12 mars 2015

Après la victoire de GE Servette mardi au Tessin (4-2), Chris McSorley a évoqué une scène observée samedi lors de l’acte IV qu’il considère comme fédératrice.

 

Questions: le HC Lugano a-t-il offert à GE Servette quelques verges supplémentaires pour se faire fouetter lors de l’acte V des quarts de finale des play-off (2-4)? En célébrant de manière trop démonstrative son large succès conquis trois jours auparavant aux Vernets (7-2), a-t-il contribué à entretenir, voire fortifier, les ardeurs «grenat»?

 

Chris McSorley le pense. Cette confidence, il l’a faite mardi. C’était dans le car en partance pour l’autre bout de la Suisse, une bonne demi-heure après le coup de sirène final qui offre deux pucks de match au GSHC.

 

«Quand les joueurs de Lugano ont rejoint leur vestiaire après le 4e match, ils ont hurlé des «Yyyeaaah» à n’en plus finir, raconte le patron des Vernets. Ils ont crié des infamies à notre encontre. Ils venaient de nous battre chez nous, largement et proprement, et nous étions déjà suffisamment embarrassés comme cela. Il n’y avait pas besoin d’en rajouter. L’écho de ces célébrations était encore présent dans la tête de mes joueurs quand ils sont entrés sur la glace ce soir (ndlr: mardi)

 

Ah, Juraj Simek…

 

Deux autres témoins racontent avoir entendu Juraj Simek vociférer «easy game» (match facile). Une voix reconnaissable entre mille côté «grenat», puisqu’elle a raisonné aux Vernets trois saisons et demie durant.

 

Un néo-Tessinois qui, cela dit en passant, est en train de passer à côté de son quart de finale. N’affiche-t-il pas un seul assist à son compteur et un plus/minus négatif (-2) après cinq matches? Ne porte-t-il pas, en sus, une lourde responsabilité sur le 3-1 marqué mardi par Cody Almond vu la manière dont il se fait déborder par Jeremy Wick auparavant?

 

Quand on demande au patron des Vernets si ces scènes ont amené davantage de motivation dans les rangs de son équipe, il répond: «Cela a certainement contribué à donner de l’énergie supplémentaire à mes joueurs.» Et comme une série de play-off se joue sur des détails…

 

Explications cartésiennes

 

Cela dit, réduire la performance de choix livrée par GE Servette lors de l’acte V à ces événements présentés comme fédérateurs par Chris McSorley serait malhonnête. Avant d’en parler, l’Ontarien a d’ailleurs trouvé plusieurs raisons cartésiennes à ce qui venait de se produire – gestion des situations spéciales, rôle parfaitement assumé par les juniors Douay et Impose venus remplacer les absents avec la manière, énergie déployée, excellente gestion des dix premières minutes de la partie.

 

Chris McSorley a aussi usé d’une formule dont il a le secret pour décrire cette série. Elle fait tilt. «C’est un remake de «La Belle et la Bête», image-t-il avec, dans le joli rôle, les fins techniciens tessinois et, dans l’autre, ses hommes, qui se battent sur chaque puck comme des morts de faim avec de la bave aux lèvres. Le sixième épisode de cette formidable saga se joue ce soir, dès 20 h 15, aux Vernets. On en trépigne d’impatience.