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Roland Breitbach, mer 10/12/2014 - 18:00

Chris McSorley, c'est mieux que divorces.ch

 

Depuis 12 ans que Chris McSorley est à la bande du GSHC, il s’est démarqué en Suisse en étant l’un des premiers à se séparer de joueurs avant la fin de leur contrat. Si la méthode a pu choquer au départ, elle devient de plus en monnaie courante aujourd’hui. Dans cet article je vous propose de nous replonger dans trois de ces divorces souvent difficiles mais finalement utiles pour le GSHC.

 

Le premier cas, néanmoins pas le plus médiatique, fut celui de notre actuel Top Scorer Kevin Romy. Formé à la Chaux-de-Fonds, il débarque à Genève l’année suivant la promotion, il est alors âgé de 17 ans. Très rapidement il devient un jeune très prometteur tout comme un certain Yvan Benoit. En 2005, alors qu’il vient de terminer une bonne saison à plus de 20 pts, il est transféré à Lugano pour une belle somme d’argent. Transfert regrettable, mais le GSHC de l’époque avait besoin de liquidités. Après 7 saisons sous les couleurs du HC Lugano et un titre de champion, il revient jouer sous nos couleurs pour notre plus grand bonheur.

 

Mais le transfert qui aura fait le plus de bruit, reste celui de Thomas Deruns. Tout comme Romy, il arrive de la Chaux-de-Fonds lors de la 1ère saison de LNA du GSHC. Deruns poursuit son apprentissage saison après saison devenant même international lors de la saison 2005-2006. Son apogée sportive arrivera quelques années plus tard lors de cette fameuse saison 2009-2010. Associé à Salmelainen et Savary (la fameuse « SDS »), Deruns atteindra même 75 points sur l’ensemble de la saison, permettant notamment au GSHC de disputer la finale du championnat. Suite à cet épisode, Deruns semble intouchable et les fans en délire réclament même un contrat à vie pour lui et ses compères. Pourtant l’impensable va se produire. L’année suivante, Chris McSorley sent qu’il se passe quelque chose et vend Thomas au SC Bern pour une probable belle somme d’argent. Tout le monde va crier au scandale, de nombreux abonnés vont même boycotter le chaudron des Vernets. Mais l’avenir va donner raison au gourou McSorley. Deruns va enchainer 2 saisons en étant plus que l’ombre de lui-même et sera finalement jeté également par Berne qui va l’envoyer du côté d’un petit club de LNB, le LHC. Depuis Thomas a repris quelques couleurs puisqu’il a participé à la promotion du LHC en LNA. Deruns n’a plus jamais rejoué au niveau qu’il a connu lors de cette saison 2009-2010. Beaucoup d’entre nous pensent aujourd’hui que l’équipe était sur un nuage et jouait au-dessus de son niveau, mais tout ceci fera probablement l’objet d’un article ultérieurement sur 1905.ch.

 

Dernier cas d’école auquel nous allons nous intéresser aujourd’hui, John Gobbi. Tout comme ses compères, Gobbi n’est pas issu du centre de formation du GSHC mais rejoindra l’équipe en 2004 en provenance d’Ambri-Piottà. Comme beaucoup de joueur passant dans les mains de McSorley, il deviendra rapidement international lors de sa 2ème saison seulement au bout du lac (au bon bout). Il devient rapidement un pilier de la défense doté d’un bon slapshot, il se permettra même des saisons à plus de 20 points. Mais suite à la saison 2010-2011, alors qu’il semble à son apogée, McSorley refait parler de lui et le vend aux ZSC Lions sans aucune forme de ménagement. Tout comme pour le cas Deruns, la nouvelle fait grand bruit dans les médias où les plus éminents spécialistes crient au scandale. Mais une fois de plus, l’avenir semble donner raison au coach du GSHC. Gobbi fait une saison et demie à Zurich sans vraiment convaincre personne, et sera même invité à finir la saison dans son club formateur, Ambri. Plus tard, il suivra le chemin de la maison de retraite du GSHC en rejoignant les rangs du LHC. Le LHC qui lui permettra, tout comme Deruns, de relever un peu la tête en devenant même le capitaine de l’équipe.

 

Quelles conclusions pouvons-nous tirer de tout cela ? Une fois de plus, il semble que McSorley soit plutôt doué pour recruter des no-names aux 4 coins de la suisse et du monde, de les faire devenir internationaux puis d’avoir cette capacité de voir avant tout le monde le déclin de ses joueurs. Le GSHC n’ayant jamais roulé sur l’or, ces opérations financières ont permis d’assurer une certaine pérennité au club. Si le boss avait attendu la fin des contrats de ces joueurs, le club n’aurait rien touché. Petit bémol tout de même pour Kevin Romy puisque McSorley ne s’en est pas séparé pour des raisons de performances mais vraisemblablement afin de renflouer ses caisses. Toujours est-il que Romy est devenu meilleur en allant à Lugano et qu’aujourd’hui c’est à Genève qu’il donne du rêve match après match.

 

Chapeau coach !