22 novembre 2017

Le fonds anglo-allemand prêt à s’engager à hauteur de 150 millions dans la nouvelle patinoire du Trèfle-Blanc est sorti du bois. L’avenir de GE Servette est lié à lui.

 

Suite aux révélations du «Matin» sur la situation financière alarmante de GE Servette, Anglo German Progressive Fund I LTD s’est manifesté. Il s’agit d’un fonds d’investissement domicilié dans les îles Vierges britanniques. Il compte parmi ses clients de prestige la famille Quandt (plus gros actionnaire de BMW) ou Siemens. Par l’intermédiaire d’une lettre de deux pages datée du 22 novembre 2017 (aujourd’hui), le «director managing» Dirk Hagge fait le point sur le dossier de nouvelle patinoire à Genève.

 

La lettre nous a été transmise par la personne qui s’occupe en Suisse des intérêts du fonds dans ce dossier devenant extrêmement délicat. Elle confirme l’une des deux hypothèses émises mardi dans nos colonnes pour expliquer la situation alarmante dans laquelle se trouve GE Servette: les investisseurs sont bel et bien échaudés par un communiqué de presse conjoint de l’État de Genève, de la Ville de Genève et de la Ville de Lancy publié en juin. Il y était indiqué que les capacités techniques et la solidité financière des investisseurs s’avéraient «globalement positives», tout en soulignant «la nécessité d’un appel d’offres pour une concession de travaux en cas de partenariat public privé». Ce point a mis le fonds anglo-allemand sur ses gardes: «Nous avons été surpris par ce revirement potentiel après avoir participé de bonne foi pendant six mois au processus de due diligence (ndlr: sert à vérifier la solidité et la probité d’investisseurs potentiels)», confirme la lettre.

 

Corollaire: l’investisseur a décidé de renoncer pour le moment à débloquer un montant de trois millions pour faire en sorte que «les premières étapes du développement de ce projet se mettent en place dans un certain niveau de confort. Nous avons été forcés de retarder (cet apport) jusqu’à ce que nous recevions suffisamment de garanties du gouvernement genevois. À ce jour, notre groupe d’investisseurs n’a pas reçu une quelconque assurance ou confirmation.»

 

«Trésorerie tendue» au GSHC

 

Cette situation bloquée rend le projet de nouvelle patinoire au Trèfle-Blanc plus incertain que jamais. D’après nos informations, il semblerait même que les investisseurs soient à bout de patience et songeraient à retirer définitivement leurs billes, lassés par les tracas administratifs genevois.

 

Toujours est-il que, dans l’immédiat, ce blocage met Hugh Quennec dans une situation très inconfortable. L’unique propriétaire de GE Servette a reconnu par voie de communiqué de presse une «trésorerie tendue, qui pourrait se détériorer ces prochains mois».

 

Surtout si deux éléments «ne sont pas rapidement résolus», martèle le club. Il réclame tout d’abord un montant de «près de 500 000 francs» dû par les collectivités publiques à l’Association Genève Futur Hockey – une Association qui, par ailleurs, est en ce moment audité par l’État pour voir si les deniers publics qui lui sont versés sont utilisés correctement. Et il souligne qu’un «remboursement des frais liés au développement de la nouvelle patinoire» est attendu pour détendre la situation. Il s’agit probablement de ce montant de trois millions que les investisseurs se refusent, pour l’heure, à verser, comme ils l’indiquent dans leur lettre.

 

Décidément, les nuages noirs s’amoncellent dans le ciel grenat. Mais il suffirait d’un coup de vent matérialisé par un signal positif dans le dossier de la patinoire du Trèfle-Blanc pour qu’ils disparaissent. Comme par enchantement.