Dans un contexte extrasportif explosif, GE Servette a battu Lausanneà Malley (0-3). Un résultat presque anecdotique.
Que ce soit à Malley ou aux Vernets, le match le plus important du moment se dispute en coulisses. Un moment décisif de cette haletante partie extrasportive se jouera peut-être aujourd’hui déjà.
Selon nos informations, les administrateurs du Lausanne HC seront entendus en matinée par la Ligue. En début d’après-midi, ce sera au tour de Hugh Quennec, actionnaire majoritaire des deux organisations lémaniques de LNA, de passer sur le gril.
L’objectif de cette double audition, menée dans le cadre de l’enquête ouverte en fin de semaine passée par les responsables du hockey suisse? Commencer à démêler l’écheveau des relations incestueuses que les deux clubs ont nouées depuis 2007. C’était l’année où les dirigeants genevois investissaient plus de deux millions de francs pour sauver Lausanne de la faillite.
L’affaire continue
Ces relations, longtemps taboues, ont été enfin dévoilées au grand jour vendredi lors d’une conférence de presse convoquée par le conseil d’administration du club vaudois. Dès ce moment, un «secret de Polichinelle», pour reprendre les termes utilisés par le président Patrick de Preux, est devenu de notoriété publique. A savoir que ceux qui dirigent GE Servette, et Hugh Quennec en particulier, sont également impliqués jusqu’au cou dans l’organisation voisine.
Une constellation éthiquement inacceptable. Et d’un point de vue juridique? C’est à ce niveau-là que les protagonistes de cette affaire mèneront bataille face à la Ligue dès aujourd’hui. Un affrontement qui pourrait déboucher sur des sanctions à même de toucher tant GE Servette que Lausanne HC.
Si l’on n’en est évidemment pas encore là, force est de constater que la beauté du sport passe désormais au second plan. Il suffisait d’être présent, hier à Malley, pour s’en persuader.
Les fans du LHC l’ont bien fait comprendre en mettant en scène de façon ostentatoire leur courroux. Au coup d’envoi, ils avaient ainsi déserté le virage ouest, où ils se massent d’ordinaire. En lieu et place de leur présence, un calicot lourd de sens avait été déployé: «Ce club n’est pas un jouet pour actionnaires…»
Quand ils sont réapparus, ils brandissaient des centaines de «Quennec dégage» aux cris de «Servette, Servette, on t’enc…» Avant de chiffonner leurs feuilles et de les balancer devant eux. Ambiance…
L’ensemble du public a alors pu assister à un derby verrouillé à double tour. Un match comme le LHC les aime tant depuis son retour en LNA en 2013, quand Quennec était déjà bien plus qu’une ombre à Malley.
REMANIEMENTS GENEVOIS
Le départ aux Mondiaux M20 de Rod et de Riat a obligé McSorley à remodeler ses triplettes en profondeur. Mesure la plus spectaculaire: l’apparition de Romy au centre du 4e bloc, avec Gerber et Pedretti à ses côtés. Dans les rangs lausannois, Ehlers n’avait en rien modifié des lignes qui donnaient entière satisfaction depuis le début du mois.
DUEL DE GARDIENS Durant cette partie longtemps indécise, tant Huet que Mayer ont pu se mettre en évidence. Après deux tiers, l’ange gardien de Malley avait détourné 25 tirs adressés dans sa direction, celui des Vernets 29. 0-0 et puck au centre pour une dernière période davantage prolifique en buts? La question se posait avec insistance après 40 minutes.
SLATER Un poteau de Pedretti (42e) venait réveiller d’emblée l’assistance. Puis elle replongeait dans la somnolence, avant que Jim Slater l’en sorte de façon abrupte quand, délaissé par Stalder devant Huet, il mettait son équipe sur la voie royale (56e). LHC ne s’en remettra jamais.