21 décembre 2015

 Les clubs de Ligue nationale se sentent trahis et mettent la pression. Leur courroux pourrait les pousser à exclure GE Servette et le Lausanne HC de la SIHF.

 

C’est un tsunami. Il y a eu la première grande vague vendredi. Il faut maintenant s’attendre aux ondes de choc suivantes, qui seront encore plus violentes. Hugh Quennec, président de GE Servette, considéré aussi comme l’actionnaire majoritaire du Lausanne HC, est bien sûr en première ligne. Mais, par rebond, les deux clubs lémaniques sont aussi dans le collimateur de la Ligue. Ils risquent très gros puisqu’ils sont purement et simplement menacés d’être exclus de la Swiss Hockey League!

 

Depuis la conférence de presse du LHC, vendredi dernier, les réactions des autres clubs de LNA sont en effet virulentes. Tous se sentent trahis par la manière de procéder de GE Servette et de Lausanne. Leur perte de confiance est désormais totale. Or un article prévoit justement l’exclusion de la «grande famille» du hockey suisse, la SIHF, de tout club qui en blesse gravement l’honneur.

 

L’article 13.3

 

Il s’agit plus précisément du point 3 de l’article 13 des dispositions générales de la Swiss Hockey League: «Les membres qui contreviennent aux intérêts de la SIHF ou qui lèsent gravement son honneur peuvent, après audition préalable par la direction de la SIHF, être exclus de la SIHF par une décision de l’assemblée générale suite à une recommandation de la direction.» La Ligue, sous la pression toujours plus forte des clubs, pourrait donc se baser sur ce point pour écarter GE Servette et Lausanne.

 

L’alerte: un transfert d’actions

 

L’affaire Quennec n’aurait peut-être pas éclaté au grand jour si un mouvement important de titres n’avait pas été détecté récemment entre Genève et Lausanne. Une modification de l’article 697 du Code des obligations, en vigueur depuis juillet 2015, stipule que «les personnes, seules ou de concert avec des tiers, qui acquièrent des actions et qui, de ce fait, atteignent ou dépassent le seuil de 25% du capital-actions sont tenues de décliner leur identité à la société». Une procédure qui, le cas échéant, a été respectée mais qui a visiblement provoqué une agitation dans le camp vaudois. En d’autres termes, un nombre important d’actions a transité de Lausanne en direction de Genève il y a quelques jours et donné l’alerte.

 

Le LHC en très mauvaise posture

 

Il convient évidemment de respecter la présomption d’innocence, notamment en ce qui concerne le rôle joué par Hugh Quennec. Mais, pour obtenir une licence de jeu, chaque club signe un document dans lequel est stipulé qu’il «connaît le règlement de la SIHF, l’accepte et s’engage à le respecter». En début de saison, c’est Hugh Quennec, président des Aigles, qui a signé ce document pour GE Servette, mais pas celui concernant le LHC.

 

Selon les informations que nous avons pu recueillir, le LHC a toujours, depuis son retour en LNA en 2013, confirmé par écrit à la Ligue que tout était parfaitement en ordre dans ses affaires. Quant à l’article 7.3 qui stipule «qu’un club ne peut pas en posséder un autre dans la même ligue», il est si explicite qu’il ne peut pas être contourné. Un membre de la SIHF nous l’a assuré, hier, sous couvert de l’anonymat, contredisant au passage les sous-entendus lâchés par le président du conseil d’administration du club vaudois, Patrick de Preux, lors de la conférence de presse de vendredi dernier.

 

Le LHC n’est donc pas à l’abri de graves sanctions puisqu’il aurait par conséquent caché une partie de la réalité à la Ligue suisse de hockey sur glace depuis son retour en LNA en 2013. Le dossier est actuellement entre les mains de la commission des licences de la SIHF. Et tout porte à croire que personne ne ressortira indemne de cette affaire.