22 mars 2016

Si GE Servette a pu  réaliser son exploit samedi à Lugano, c’est  surtout lié au caractère d’un vestiaire composé  de nombreux éléments recalés ailleurs.

 

Question: combien de joueurs ont été meilleurs après leur départ de GE Servette, lorsque Chris McSorley a décidé de s’en sé- parer? Hormis Reto Suri, ils ne sont pas nombreux. A l’inverse, combien sont-ils à avoir réalisé leurs meilleures saisons en carrière aux Vernets? Rien que cette saison, ils sont au bas mot huit. «Huit?» s’étonne Louis Matte, l’entraîneur assistant. Une fois la liste énoncée et validée, il en ajoute même d’autres: «Mais il n’y a pas de secret. Chris définit précisément un rôle. Lorsqu’il l’accepte, le joueur n’a pas de mauvaise surprise.»

 

Le cas de Daniel Rubin est le plus saisissant. Fantomatique durant ses deux années à Berne, l’attaquant a brillé lors de ses passages aux Vernets avant et après son échec dans la capitale. Mieux que quiconque, Chris McSorley sait identifier les besoins de son équipe. «L’important est de trouver la prédominance chez un joueur et de travailler spécifiquement sur cela avec lui», poursuit Louis Matte. Comme un puzzle, pièce après pièce, l’homme-orchestre des Vernets façonne son contingent. «La première chose à prendre en compte, c’est la vitesse des joueurs, enchaîne le bras droit. Ensuite, l’équilibre entre joueurs de finesse et élé- ments plus robustes doit être bon. On ne demandera pas la même chose à Traber qu’à Romy. C’est cette franchise dès la prise de contact qui évite des problè- mes par la suite.» 

 

Le Québécois étaye d’un exemple frappant: Marco Pedretti. «Nous pensions qu’avec son gabarit sa place se trouvait devant le but et d’y amener une dimension physique qui n’était peut-être pas sa principale force. Nous avons donc développé cet aspect en lui montrant, match après match, des vidéos pour le corriger. Le faire progresser.» Au cours du processus, l’ailier a même fait un petit passage en LNB, à Ajoie. Six matches – et six points – plus tard, il revenait aux Vernets, des certitudes plein la tête. «Chris McSorley sait pointer du doigt les erreurs, poursuit Louis Matte. Il le dira franchement. Ça peut ne pas plaire, mais il dira toujours l’heure juste.» 

 

Robert Mayer, 26 ans, Gardien, au club depuis 2014

 

Présent  dans  l’organisation  du  Canadien  de  Montréal  depuis  2007,  l’ancien  junior  de  Kloten  a  fini  par  lasser  les  dirigeants,  qui  s’en  sont  séparés  après  une  nouvelle  saison  moyenne  en  AHL. N’ayant  jamais  obtenu  sa  chance  en  NHL,  le  gardien  aux  origines  tchèques  s’est  tourné  vers  l’Europe.  Chris  McSorley  a  flairé  le  bon  coup  et  l’a  signé  pour  trois ans.  Les  doutes  de  l’époque  font  aujourd’hui  place  à  l'admiration  devant  ses  prestations.

 

Johan Fransson, 31 ans, Défenseur, au club depuis 2015

 

La  relégation  de  Rapperswil  l’a laissé  au  chômage  malgré  un contrat  valide.  Ses  statistiques (4 buts  et  un  bilan  de  ­20)  ne le  prédestinaient  pas  à  devenir l’un  des  meilleurs  défenseurs  du  pays.  Pourtant,  avec  la  bénédiction  de  McSorley,  il  a  endossé  bien des  responsabilités,  dont  celle  de  mener  le  power  play.

 

Daniel Rubin, 30 ans, Attaquant, au club depuis 2014

 

Bon  lors  de  son  premier  passage  à  Genève,  il  se  rate  à  Berne  (91  matches,  1 but).  En  fin  de  contrat  au  SCB,  son  retour  aux  Vernets  est  un  franc  succès.  Bilan?  94 matches,  48 points et  un  impact  physique  remarquable.

 

Marco Pedretti, 24 ans, Attaquant, au club depuis 2015

 

Relégué  avec  Rapperswil,  il  a  décroché  dans  un  premier  temps un  essai  chez  les  Aigles.  Puis  un  contrat  de  trois  mois.  Et  enfin un  bail  pour  toute  la  saison.  Aujourd’hui,  le  Jurassien  joue  un  rôle­clé  dans  une  ligne  avec  Matthew  Lombardi  et  Juraj  Simek.

 

Roland Gerber, 31 ans, Attaquant, au club depuis 2011

 

L’Emmentalois  incarne  le  jeu de  Chris  McSorley.  Ses charges  ont  déjà  fait  tourner bien  des  têtes.  Pourtant,  il  avait  quitté  Berne  sur  la  pointe  des  pieds  en  2011. Trimbalé  entre  la  LNA  et  la  LNB,  il  ne  s’y  était  jamais imposé  et  n’avait  plus  de  contrat.  A  31 ans  et  pour  sa  dernière  saison  aux Vernets,  il  veut  finir  en  beauté

 

Arnaud Jacquemet, 27 ans, Attaquant, au club depuis 2013

 

En  débarquant  aux  Vernets  de  Langnau,  le  Valaisan  était  capable  de  jouer  sur  les  deux  ailes.  Depuis,  il  est  même  devenu  défenseur  pour  dépanner.  Joueur  de  devoir,  l’ancien  junior  des  Kloten  Flyers est  le  complément  parfait  de  Jim  Slater  et  Noah  Rod.  Il  est  leur  pourvoyeur  de  pucks, qu’il  récupère  inlassablement dans  les  bandes.

 

Tim Traber, 23 ans, Attaquant, au club depuis 2014

 

En  2013,  le  Canado­-Suisse effectue  un  essai  peu concluant  à  FR Gottéron.  On le  juge  comme  un  joueur  de LNB.  Au  mieux.  Aux  Vernets, le  rugueux  attaquant  est l’homme  aux  six  poumons de  la  quatrième  ligne.  Son  énergie  y  est  appréciée

 

Juraj Simek, 28 ans, Attaquant, au club depuis 2015

 

Genève,  Turku,  Lugano.  L’exercice  2014­2015  de  l’ailier  ressemble  plus  à  un  séjour  linguistique  qu’à  une  saison  de  hockey.  Sans  contrat  en  septembre,  Genève  lui  a  offert  une  chance  de  jouer  en  LNA.  Un  pari  réussi  avec  17 points  en  37  matches  et  une  implication  défensive  jamais  remise  en  question  (pour  une  fois).