Robert Mayer est paumé lors des séances de tirs au but. Sa statistique depuis septembre est indigne de son talent. Et dire qu’il excellait la saison dernière. Le gardien de GE Servette n’a, actuellement, pas de solution pour sortir du trou dans lequel il est.
Cette saison, le gardien de GE Servette est le pire de LNA dans l’exercice des tirs au but avec 26,67% d’arrêts. L’an dernier, il pouvait fanfaronner avec une réussite frôlant l’extraordinaire (85,87%). Une différence qui lui fait se poser bien des questions. «Trop, détaille Sébastien Beaulieu, entraîneur des portiers aux Vernets. Après avoir pris les trois tirs contre Ambri, il a enchaîné en encaissant lors du premier essai zurichois. Et là, c’était terminé.» Mardi, malgré la défaite à Lugano, le Genevois a mis fin à l’hémorragie. Après huit essais concédés de suite, il a (enfin) réussi un arrêt.
Les pires adversaires
Sa série de capitulations s’est donc interrompue à huit. Il y a de quoi devenir fou. «C’est habituellement un gardien très calme, mais désormais son niveau de stress augmente lors des tirs au but», regrette Sébastien Beaulieu. Le technicien a beau se creuser la tête, il n’a jamais vécu telle situation. Le Québécois en a connu, des phases critiques et des moments de doute. Mais un gardien qui encaisse huit tirs au but de suite, cela ne lui était jamais arrivé. «Je me concentre sur les sept encaissés face à Ambri et à Zurich, précise-t-il. Le dernier de Kloten remonte trop loin pour l’inclure dans ma réflexion.»
Partons sur sept. Comment est-ce possible? «Il n’a pas très bien assuré lors de la première série (ndlr: contre Ambri), explique l’entraîneur. Ensuite, il a voulu trop bien faire en étant plus agressif face à Zurich. Trop agressif, d’ailleurs. Le doute l’a fait changer sa façon de faire. Ce qui n’est jamais bon.» Et contre Lugano – la troisième série en moins de deux semaines–, les habiles techniciens que sont Martensson et Klasen se sont amusés à le faire tourner en bourrique. «Zurich et Lugano constituent les pires adversaires à défier dans cet exercice, grince Sébastien Beaulieu. C’est décevant pour Robert de perdre ainsi, car il réalise d’excellents matches. C’est la preuve que les tirs au but sont vraiment un exercice bien particulier.»
Et, concrètement, comment sortir de cette spirale? «Continuer de travailler, conclut notre interlocuteur. Robert saura passer outre cette zone d’ombre. Autant que ce moment de doute arrive à ce moment de la saison. Nous allons bien nous préparer pour cet exercice et espérer… pourquoi pas une victoire aux tirs au but, contre Bienne?» Le pari est tenu.