8 novembre 2016

Le Lausanne HC a le vent en poupe sportivement et bénéficie de brillantes perspectives d’avenir. Difficile d’en dire autant au sujet de son adversaire du soir, GE Servette…

 

Et si le véritable derby lémanique se jouait avant tout en coulisses? Bien sûr, le Lausanne HC (4e, 32 points) compte déjà sept points d’avance sur GE Servette (9e, 25 points) au classement de LNA. Faut-il y voir une passation des pouvoirs dans le paysage du hockey lémanique? Reste que les enjeux, dans un camp comme dans l’autre, ne se situent pas uniquement sur la glace.

 

Les Vaudois, c’est incontestable, ont le vent en poupe: nouvel entraîneur (Dan Ratushny), nouvel élan (le LHC marque enfin des buts), un noyau dur d’internationaux (Genazzi, Herren et Froidevaux) capable de porter le club vers les sommets dans un avenir plus ou moins proche et, surtout, d’alléchantes perspectives économiques avec une nouvelle patinoire de 10 000 places à l’horizon 2019. A l’inverse, GE Servette semble faire du surplace, même s’il a réussi, en bricolant un peu, à limiter les dégâts sportifs jusqu’ici malgré l’hécatombe de blessés. «Je sens que l’équipe sera très compétitive lorsque nous serons de nouveau au complet», insiste le coach, Chris McSorley. En coulisses, les derniers mois ont été on ne peut plus mouvementés du côté des Vernets: le directeur commercial Christophe Stucki a été poussé vers la sortie, Chris McSorley «entouré» d’un conseiller technique (Lorne Henning) et supervisé par un ancien general manager de NHL, Mike Gillis. Une situation électrique qui tranche avec le calme de Malley. Quant au projet de nouvelle patinoire au Trèfle-Blanc, la situation est toujours aussi opaque. «Les négociations se déroulent bien. Les investisseurs (ndlr: ils seraient Canadiens et Allemands) ont été présentés aux autorités», affirmait encore Hugh Quennec, il y a tout juste trois semaines, dans les couloirs du Hallenstadion, un soir de défaite. Et si GE Servette jouait définitivement son avenir au cours des prochains jours voire des prochaines semaines?

 

Le coup de tonnerre de 2015

 

C’est certain, le club vaudois revient de très loin. Il faut pour commencer se souvenir du coup de tonnerre du vendredi 18 décembre 2015, il y a un peu moins d’une année, lorsque les dirigeants lausannois convoquèrent les médias pour une conférence de presse ayant pour thème… «Le futur du LHC». Le conseil d’administration menace alors de démissionner en bloc si Hugh Quennec ne se déleste pas de ses parts dans le club vaudois. L’enjeu? Plusieurs millions de francs que le président de GE Servette (et du LHC à l’époque) refuserait de débloquer, empêchant ainsi le club vaudois de développer ses infrastructures et ses activités. Un ultimatum est posé: 31 janvier 2016. Quennec joue la montre mais finit par céder. Entre-temps, McSorley en profite pour placer un ami, l’Américain Ken Stickney, à la présidence du… Lausanne HC.

 

Plus rien n’est pareil depuis sur l’axe Genève-Lausanne. Un peu comme si le rapport de force s’était brusquement inversé…