13 mars 2015

GE Servette et son style nord-américain ont éliminé le très «européen» Lugano en six actes. Le nom de l’adversaire des «grenat» en demi-finale sera connu samedi soir.

 

A l’issue de l’acte V remporté mardi à Lugano (4-2), Chris McSorley l’avait dit:«C’est un remake de «La Belle et la Bête». Une image parfaite pour illustrer ce quart de finale des play-off remporté en six actes par la Bête des bords de l’Arve. Sans qu’il n’y ait rien à redire au vu du déroulement de la série en général et de celui des deux derniers duels en particulier.

 

Paradoxalement, les Genevois ont livré leur match le plus abouti, hier aux Vernets. Ils n’ont pas seulement brillé par leur engagement physique et leur gestion des situations spéciales – huit de leurs 11 buts avaient été marqués en supériorité ou en infériorité numérique avant le match du jour. Ils ont brillé tout court. La manière dont les hommes de Chris McSorley ont mené leur  barque lors de cet ultime duel force le respect. Ils ont pris à la gorge leur adversaire (2-0 après le premier tiers) et l’ont surclassé la majeure partie du temps dans tous les domaines. Tandis que l’on a attendu, en vain, une réaction des stars luganaises venues d’Europe du Nord, on a vu bien davantage les joueurs dominants arborant l’Aigle sur leur poitrine. Matt D’Agostini, auteur des deux premiers buts, Cody Almond, très bon hier comme mardi à la Resega, les frères Pyatt, Romain Loeffel, toujours aussi impeccable à la ligne bleue, ils ont tous fait de l’ombre à leurs homologues d’en face.

 

Sans parler de cette impeccable «checking line» formée de Noah Rod, Timothy Kast et Floran Douay. Quel boulot défensif! Autre grand motif de satisfaction aux Vernets: la manière dont  Robert Mayer a survolé cette série. Exception faite du naufrage observé dans l’acte IV – dont il ne fut en rien responsable – et de l’acte II dont il avait été privé pour un coup de bloqueur asséné au visage de Brett McLean, le dernier rempart «grenat» a rendu à chaque fois des fiches avec des taux d’arrêts supérieurs à 93%.

 

Le plus combatif a gagné

 

Cette série, durant laquelle deux styles très différents se sont opposés – celui nord-américain développé par les Romands et celui plus européens voulu par Patrick Fischer –, a fini par tomber  dans l’escarcelle de ceux qui se sont le plus battus pour la gagner. Pas de ceux qui étaient le plus talentueux sur le papier et dans le maniement du puck.

 

En ce sens, le duel des coaches a largement tourné à l’avantage de Chris McSorley. Tandis que l’Ontarien a constamment cherché une manière de modifier le cours de la série (parfois en usant de ces tactiques «borderline» ayant fait sa légende sous nos latitudes), Patrick Fischer est apparu trop souvent apathique derrière le banc luganais.

 

Le technicien suisse, qui avait pourtant une rutilante machine entre ses mains, n’a pas su en tirer profit. Il doit désormais ravaler une énorme désillusion.

 

Les étoiles

 

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Matt D’Agostini Un doublé lors de l’acte V, un autre hier: le top scorer a joué un rôle décisif dans la reprise du «momentum» après la baffe reçue à domicile lors de l’acte IV (2-7).

 

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Robert Mayer Personne ne savait vraiment ce qu’il avait dans le ventre, il a rassuré son monde durant ce quart de finale. Reste à confirmer soir après soir dès mardi.

 

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Noah Rod Souvent aligné aux côtés de Kast et Douay face au trio luganais venu d’Europe du Nord, il a rempli son rôle défensif à la perfection avec ses compères de ligne.