17 novembre 2015

Olivier Plan a payé cher pour assister à un duel du Canadien de Montréal. Il a préféré échanger ça contre un match passé vendredi sur le banc du GSHC.

 

Olivier Plan est promoteur immobilier. Il n’est pas dans le besoin, il le reconnaît volontiers. Au repas de soutien du GE Servette, sa situation financière lui a permis de s’offrir un voyage de cinq jours à Montréal pour aller assister à une partie du Canadien. Un voyage acquis selon le principe de la surenchère. Montant déboursé? «8000 francs», dévoile-t-il.

 

«Comme mon emploi du temps me permettait difficilement d’en jouir, j’ai demandé s’il était possible d’échanger ça contre un match vécu sur le banc du GSHC, précise le coach d’un soir. Je savais que le club offrait cette possibilité. Le prix juste avant celui que je me suis offert était de cette nature, mais pour un tiers seulement.» 

 

Quand on lui fait remarquer que l’amoureux de hockey pourrait peiner à comprendre sa démarche, il rétorque: «Bien sûr, il aurait été très intéressant d’entreprendre ce voyage à Montréal. Mais après ce que j’ai vécu dans un environnement m’étant davantage familier que le Centre Bell, je suis convaincu par mon choix.»

 

«J’ai reçu 1000 fois plus»

 

Vendredi, lors de la venue aux Vernets des Zurich Lions (succès 4-3 tab), Olivier Plan a pu revêtir des habits identiques à ceux portés par Chris McSorley et son staff. «Dès ce moment, j’ai été immergé dans cette expérience.» 

 

Le Genevois le dit sans détour: «J’ai reçu 1000 fois plus que ce que je n’ai donné. De toute façon, ça n’a jamais été une histoire d’argent. J’imaginais ce moment potentiellement intense. Le résultat a dépassé mes espérances. Là, ça m’a remotivé à bloc pour les trois prochains mois. Quand on travaille dans le monde des affaires, on cherche toujours des sources de motivation. C’en fut une magnifique.» 

 

L’homme d’affaires a tellement été inspiré par son expérience qu’il émet une idée. «On pourrait imaginer une opération de ce genre cinq fois par saison. Il y a des personnes suffisamment fortunées à Genève pour se payer ça, et pour une somme nettement supérieure à ce que j’ai dépensé. Pourquoi pas 20 000 ou 30 000 francs? Croyez-moi, ça en vaut la peine.»

 

Chris McSorley, en bon businessman, n’est pas insensible à cette source de revenu. «On essaie de maximiser toutes les possibilités. Il convient aussi d’en créer de nouvelles. Offrir cette place unique dans la patinoire durant tout un match est une piste à explorer. Celui qui l’occupe a la chance de sentir l’écume dégagée par 22 chevaux de course présents sous son nez.»

 

Reste un risque: toucher à la chimie du groupe. «Il ne faut pas se tourner vers des personnes étrangères au club seulement parce qu’elles ont le moyen de se l’offrir, tempère Chris McSorley. Ca doit être mis sur pied avec des gens de confiance. On l’a d’ailleurs fait avec succès par le passé en compagnie de VIP proches du club. Mais ce n’était que pour un tiers.»

 

Le regard noir de Loeffel

 

Petite anecdote tirée d’une soirée s’étant terminée par un succès 4-3 aux tirs au but contre les Zurich Lions: «Quand Roman Wick s’est élancé pour tirer son penalty, je l’ai sifflé, raconte Olivier Plan. Dans l’excitation du moment, c’est venu comme ça. Romain Loeffel m’a alors jeté un regard sombre, l’air de dire: «Mais tu fais quoi?» J’ai compris que j’avais commis un impair. Ce fut un grand moment d’humilité.» Questionné sur cette scène, le défenseur du GSHC répond: «Si des personnes extérieures au club viennent sur le banc, il faut que leur comportement soit irréprochable. » Quand on lui demande ce qu’il pense de la démarche, il répond: «Il n’y a qu’à Genève où l’on peut imaginer quelque chose comme ça, mais ça ne me dérange pas, tant que tout le monde reste à sa place.»