Hier aux Vernets, durant la fête de fin de saison de GE Servette, Hugh Quennec, isolé et chahuté, est resté en retrait, tandis que Chris McSorley et son équipe récoltaient les honneurs.
La saison 2016-2017 de GE Servette est enterrée. D’un point de vue événementiel à tout le moins. Car les coulisses de l’organisation sont le théâtre d’un remue-ménage dont personne n’arrive à cerner avec exactitude les futures conséquences.
Cette agitation va-t-elle déboucher sur l’éviction de Chris McSorley du club? Ou alors sur le changement d’affectation de l’homme qui incarne l’organisation depuis seize ans, ce qui pourrait l’amener à délaisser le banc pour endosser un rôle de directeur des opérations hockey? Ou sur autre chose de plus retentissant encore? Les spéculations vont bon train dans un climat hypertendu.
Staff pas encore auditionné
Hier, nous avons appris que le staff technique du GSHC n’avait toujours pas été auditionné par la direction du club, contrairement à plusieurs joueurs qui l’ont été cette semaine. Un «déroulement du processus normal», nous a-t-on expliqué.
Cet ultime événement populaire d’un exercice bouclé sur une élimination sans gloire en quarts de finale des play-off (4-0 dans la série contre Zoug) a toutefois permis de constater une chose: la cote de popularité de Chris McSorley est restée intacte. À chaque fois que son nom a été prononcé, l’Ontarien a été acclamé par l’assistance (300 personnes à vue de nez).
«Quennec dégage»
La plus grande manifestation d’attachement envers un homme qui n’est plus, aujourd’hui qu’un «simple» employé du club? Elle a été fournie via l’attribution de l’un des onze challenges distribués: celui de 1905.ch, un site Internet tenu par des fans. Il a été remis à un homme que l’on sent ébranlé par une situation qu’il ne maîtrise plus. C’est notamment à cette occasion que quelques feuilles de papier ont été brandies avec des slogans favorables au technicien – «Chris McSorley = ADN du club», par exemple.
Une autre pancarte a été élevée vers le plafond des Vernets à plusieurs reprises: «Chris reste, Quennec dégage». Faut-il y voir le début d’une fronde populaire assumée contre l’homme qui préside GE Servette? Non. Il est impossible de comparer ce petit bout de papier avec les centaines qui avaient été agités, le 22 décembre 2015 à Malley, par les fans du LHC. C’était au plus fort de la tension qui gangrenait les relations entre l’homme d’affaires canadien et les membres du conseil d’administration du club vaudois. Ces tensions avaient finalement obligé Hugh Quennec à se défaire de ses actions.
Visage froid et fermé
Il convient aussi de souligner que les organisateurs de cette fête de fin de saison ont pris toutes les précautions afin que tout se déroule sans trop de vagues. Ainsi, personne n’a pris le micro sur scène pour exprimer le début de quoi que ce soit. Un homme en particulier s’est muré dans le silence: Hugh Quennec. Suivi de très près par un communicant, le Canadien nous a simplement indiqué qu’il préférait se taire «pour que la poussière soulevée ces derniers jours retombe». Durant l’ensemble de la cérémonie, il est resté en retrait dans la foule, affichant un visage froid et fermé. Ce silence radio n’est pas de nature à rassurer les sponsors, les autorités de la Ville et du canton, ou encore les fans, qui continuent à se demander quel avenir le président du GSHC réserve à un club devenu incontournable dans le paysage sportif genevois.