Le GSHC a remporté l’acte I de cette série de quarts de finale face à FR Gottéron. Apathiques, les Dragons ont été inexistants.
Cela fait une semaine que tout le monde parle du «mode play-off». Pourtant, les Fribourgeois ont semblé avoir oublié que les séries éliminatoires commençaient hier. Il régnait, dans les Vernets, la douce atmosphère d’une rencontre du mois de septembre entre Aigles et Dragons. Non pas que les joueurs locaux aient joué en dilettantes. Loin s’en faut. Ils n’ont simplement pas eu besoin de forcer. Une scène a stigmatisé cette différence d’état d’esprit. A la 14e, Yannick Rathgeb a vu son gardien Benjamin Conz se faire «brasser» par deux attaquants adverses. Le jeune défenseur (20 ans), qui disputait son premier match de play-off, n’a pas bougé une oreille.
Au terme de cette soirée, les Fribourgeois ont de quoi se poser des questions. Au fond, qu’est-ce qui est le plus inquiétant pour eux, à l’issue de cette défaite inaugurale? Leur inaptitude à se montrer dangereux et agressifs ou le fait que leurs adversaires genevois n’ont jamais dû sortir de leur zone de confort? Un peu des deux. Hier, FR Gottéron s’est montré trop prudent, dans un premier temps, presque intimidé. Et, lorsque les Dragons ont tenté de sortir les épaules, en fin de match, les Genevois, terriblement sereins, n’ont pas bronché.
Retour gagnant
GE Servette prend ainsi les devants, et cette issue ne souffre aucune discussion. Cette première manche a également mis en lumière le génie tactique de Chris McSorley. Non pas que l’Ontarien ait dominé son vis-à-vis Gerd Zenhäusern. C’est à l’interne que cela s’est passé. Le coach des Aigles a parfaitement su lancer Matt D’Agostini dans ces play-off. Le Canadien, moins tranchant récemment, a été prié de regarder ses coéquipiers durant les deux derniers matches de la saison régulière. «Pour le remettre dans le rythme», selon Chris McSorley. Et qui était le plus prompt à sauter comme un mort de faim sur un puck pour l’ouverture du score? Matt D’Agostini, bien entendu.
Un come-back, largement plus attendu encore, s’est moins bien déroulé dans le camp adverse. Pour son grand retour aux Vernets après son transfert à Fribourg, Chris Rivera est reparti vaincu de «chez lui». Le joueur de centre était sur le banc des pénalités lors de l’ouverture adverse. Peu après la mi-match, c’est toutefois lui qui a tenté de réveiller ses coéquipiers avec une ou l’autre charge bien appuyée. Sans résultat. Il en faudra plus, demain, pour que cette série soit lancée pour les deux équipes. Pendant ce temps, Genève s’excuserait presque de s’en être sorti si facilement.
Gottéron ne peut pas faire pire
Difficile de véritablement savoir, en quittant les Vernets hier soir tard, s’il fallait accorder beaucoup de crédit à la performance de GE Servette ou simplement s’interroger sur le non-match de FR Gottéron. Aucune intensité, aucun plan de match évident, aucune rébellion. Le néant. La manière dérange et suscite bien des doutes avant l’acte II, demain à Saint-Léonard.
Les Fribourgeois, qui ont surtout beaucoup (et bien) parlé durant la semaine, devront tôt ou tard se résoudre à surmonter leurs inhibitions et à trouver le moyen de vaincre sur la route. Julien Sprunger, le capitaine, l’avait pourtant rappelé en marge du derby: instiller le doute sous les casques genevois en frappant un grand coup lors du premier acte suffirait à conditionner la suite de la série. Tout est à refaire…
Au-delà de l’attitude, c’est dans la gestion (catastrophique) du puck que les Dragons, toujours en retard, ont avant tout péché. Trop de palets perdus, trop de relances aléatoires qui ont compliqué la tâche d’attaquants déjà peu inspirés. Les défenseurs genevois (Loeffel, Fransson), eux, se sont régalés en étirant le jeu et en forçant leurs adversaires à s’essouffler. Ils ont surtout à chaque fois trouvé les espaces avec une facilité déconcertante.
Reste que, si les Dragons ont pour ambition de continuer à jouer au hockey (de play-off) le week-end prochain, ils n’auront pas d’autre choix que de réveiller l’esprit de Gottéron demain soir à Saint-Léonard. Pour l’instant, tout porte à croire que GE Servette ne peut être battu que… par lui-même. Comme lorsque les «grenat», alors qu’il ne restait que 34 secondes à jouer, ont arrêté de défendre et du même coup empêché leur gardien d’entrer du bon patin en play-off en signant un blanchissage. Ce n’est qu’un détail… Mais les play-off, justement, ne se jouent-ils pas sur une accumulation de petits détails?