12 mars 2016

Mené 3­1 dans la série face  à GE Servette, FR Gottéron lutte pour sa survie.  Les obstacles seront nombreux ce soir aux Vernets.

 

On saura enfin, tard ce soir, si la série entre GE Servette et FR Gottéron est relancée, où si la première victoire des Dragons, jeudi sur leur glace, n’était qu’un feu de paille. Les Fribourgeois n’ont plus vraiment le choix: une défaite, et leur saison prendra fin brusquement. Une victoire aux Vernets dans quelques heures, sur une patinoire qu’ils n’affectionnent pas vraiment, leur permettrait de continuer à rêver d’un impensable retournement de situation dans la série. Les Dragons se lancent toutefois à l’assaut d’une montagne, et les obstacles seront nombreux. A commencer par le gardien des Aigles, Robert Mayer, flamboyant jusqu’ici. Rien ne plaide en faveur de Gerd Zenhäusern et de ses hommes. Chris McSorley, coach des Aigles, l’a d’ailleurs rappelé jeudi soir: il faudrait un miracle pour que FR Gottéron batte son équipe quatre fois de suite. Les Dragons n’ont qu’une chose en tête: le contredire.

 

Robert Mayer, un épouvantail

 

Le gardien des Aigles impressionne depuis le début des play­off. Sa fiche:  moins de deux buts (1,66) buts encaissés par match et un pourcentage  d’arrêts stratosphérique (95,36%). Aux Vernets, l’ancien portier de l’organisation des Canadiens de Montréal en NHL a représenté un casse­tête insolvable pour FR Gottéron (deux buts encaissés en 120 minutes de jeu). Il a, par contre, été moins à son aise lors des rencontres disputées à SaintLéonard, où il a été battu à trois reprises en moins de 20 minutes lors de  l’acte II et déjoué à deux fois jeudi lors de la quatrième manche (le troisième  but fribourgeois a été inscrit  dans la cage vide). Pour le battre, les Dragons  devront se montrer plus tranchants devant les filets, une zone où ils ont jusqu’ici été à chaque fois dominés par leurs adversaires.

 

Le power-play, l'arme fatale des Aigles

 

Le jeu de puissance de la formation de Chris McSorley, articulé autour de  Romain Loeffel et Johan Fransson, a de quoi donner des sueurs froides aux  hommes de Gerd Zenhäusern. Avec 28,57% de réussite en avantage numérique (seul Davos a fait mieux depuis le début des play­off), les Aigles sont  armés pour punir chaque écart de conduite de leurs adversaires. Si les Dragons veulent tenir la comparaison dans ce cinquième acte, ils  devront à tout prix éviter le banc des pénalités. Le manque de discipline  avait déjà plombé leur entame de match lors de l’acte II (deux buts en  supériorité numérique marqués au premier tiers par GE Servette).  Matt D’Agostini, Kevin Romy ou encore Jim Slater sont particulièrement  habiles à ce petit jeu­là. 

 

Loeffel et Franssson, les insaisissables

 

Les deux défenseurs offensifs  ont été moins tranchants, moins  précis aussi jeudi soir à SaintLéonard. Résultat: GE Servette s’est incliné. Romain Loeffel  (à g.) et Johan Fransson  (à dr.) sont les éléments­clés du  système de jeu des Aigles. Leurs  relances, d’une précision chirurgicale, permettent aux attaquants  de gagner la zone offensive sans  efforts. Et, lorsqu’ils sont sur la  glace, cela signifie aussi que  GE Servette, la plupart du temps, se retrouve en possession du  puck. Pour l’instant, FR Gottéron  n’a pas encore réussi à trouver la parade pour compliquer le jeu  des deux «quarterbacks» de l’équipe des Vernets. 

 

Chris McSorley, loup ou agneau ?

 

Quel sera, cette fois­ci, le plan mis en place  par le coach de l’équipe des Vernets? Chris  McSorley gardera­t­il son calme comme cela  a été le cas jusqu’ici, ou va­t­il au contraire  tenter d’influencer le cours du match en  étant plus impulsif à la bande? Va­t­il demander à ses joueurs de prendre la défense  fribourgeoise à la gorge, comme lors des trois  premières manches? «Nous nous attendons  à un pressing de tous les instants de leur  part», explique le coach de FR Gottéron,  Gerd Zenhäusern. Indépendamment des  intentions de Chris McSorley, les Dragons ont  eu la preuve, jeudi sur leur glace, qu’ils savent, eux aussi se montrer redoutables  lorsqu’ils attaquent (et défendent) à cinq  en resserrant les lignes. 

 

Sprunger décisif, mais autrement

 

On peut effacer pas mal de choses en un seul match, surtout en play-off. Cette cinquième manche, à Genève, tombe à pic pour Julien Sprunger, même s’il sait pertinemment qu’il passera sa soirée en enfer, comme mardi dernier. Mais l’occasion de prendre une revanche éclatante est là, devant lui. Sauf que, s’il est honnête avec lui-même, il admettra qu’un environnement trop hostile n’a jamais eu d’effets positifs sur son rendement offensif. Et s’il cherchait à faire la différence autrement, pour une fois? Un indice: Eliot Antonietti et Goran Bezina sont déjà bouillants comme une cabane à frites à force de manquer lamentablement chaque mise en échec sur le top scorer fribourgeois depuis une bonne semaine. Pensez-vous qu’ils seront disposés à encaisser, chez eux, un seul affront de plus? Le capitaine des Dragons peut, d’un seul claquement de doigts, provoquer une avalanche de pé- nalités en faveur de son équipe. Et donc faire avancer la cause de Gottéron. Il devrait tout de même envisager de se laisser couler une dalle en béton dans le dos avant de s’aventurer trop près des buts genevois. C’est quand même plus sûr, par les temps qui courent…