Des applaudissements nourris résonnent dans les travées d’une arène émerveillée, presque ébahie par tant de facilité et de virtuosité. Debout, comme un seul homme, le public «grenat» réserve une interminable ovation à ses joueurs. Chauffe, les Vernets, chauffe! Il ne s’y trompe pas: GE Servette vient de réussir une perf en surclassant les Zurich Lions, deux phalanges appelées – peut-être – à s’affronter en play-off.
Avantage psychologique
Si cette perspective devait se concrétiser, que ce soit en quarts de finale ou plus tard en phase à élimination directe, les hommes de Chris McSorley se sont octroyé hier soir un sacré avantage psychologique. Infliger une «tannée» pareille aux Lionceaux zurichois: ça marque forcément les esprits.
En fait, tout a souri aux Aigles. De la franche rigolade même! Et tout s’est enchaîné comme dans un rêve, presque comme dans du beurre, après l’ouverture du score de Jeremy Wick, premier lauréat à exploiter les incroyables largesses défensives alémaniques. Impressionnants offensivement, collectivement, les Genevois se sont ensuite trouvés les yeux fermés. Ils ont pris un malin plaisir, au deuxième tiers, à enfoncer le clou et à ridiculiser un contradicteur réduit à un rôle de faire-valoir. Si les Zurichois avaient pu s’enfouir sous la glace des Vernets, sûr qu’ils n’auraient pas hésité une seconde
Le calice jusqu’à la lie
S’il fallait attribuer des mérites individuels côté genevois, ils iraient sans nul doute à la quatrième triplette d’attaque. Gratteurs invétérés de l’ombre en temps moins glorieux, Wick, Rivera et Gerber ont crevé l’écran. La lumière a jailli de leurs crosses inspirées.
Un «fait divers» encore pour incarner la soirée cauchemardesque vécue – subie – par le «Z». Après avoir remplacé Fluëler à la quatrième fulgurance genevoise, Schlegel a dû à son tour quitter la cage quelques secondes plus tard, victime d’une charge fortuite, mais appuyée. Les Zurich Lions ont décidément bu le calice jusqu’à la lie.
Les étoiles
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Chris Rivera Le centre de la quatrième ligne offensive genevoise a inscrit deux buts et délivré un assist. Des shifts lumineux.
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Jeremy Wick Son ouverture du score a agi comme un détonateur. Il a parachevé son œuvre dans le troisième tiers.
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Roland Gerber Le troisième larron de cette ligne magique. Une «rampe de lancement» idéale pour Rivera et Wick.