GE Servette lance parfaitement sa saison en s’imposant à Kloten. Une première depuis… le 5 janvier 2008. Dans les buts, Bays a été solide.
Il faudra encore un peu de temps à Christophe Bays pour sortir de l’ombre de Tobias Stephan, gardien impérial des Aigles durant cinq saisons. Le Vaudois s’est toutefois enlevé une immense épine du pied – ou du patin – en sortant indemne, et surtout victorieux, de la Kolping Arena, hier soir à Kloten. La même patinoire dans laquelle, pour la petite histoire, il avait fêté ses débuts en LNA le 19 octobre 2013 sous le chandail du LHC. «Bays, c’est du solide, s’est réjoui Chris McSorley, le coach des Aigles. Ce n’était pas évident pour lui. Premier match de championnat avec sa nouvelle équipe. Il a fait le boulot.» L’ancienne doublure de Cristobal Huet au Lausanne HC la saison passée a surtout passé avec mention son premier grand test, et définitivement gagné la confiance de ses coéquipiers.
Chris McSorley, on s’en doute, était plus rayonnant que jamais, hier soir sur le coup de 22 heures, première victoire de la saison 2014-2015 en poche. Pas n’importe laquelle: six ans que les Aigles ne s’étaient plus imposés à Kloten, terre maudite. Leur dernier succès remontait au 5 janvier 2008. Une éternité. Au-delà du résultat, c’est la manière dont son équipe est allée cueillir ce premier succès de la saison qui a redonné le sourire au coach ontarien. Réaliste devant, solide défensivement. Que demander de mieux à ce stade de la saison? Les Aigles se trouvent en position confortable avant la venue de Lugano, ce soir, une équipe qui leur convient bien, puis de Bienne mardi, toujours aux Vernets.
Des doutes qui s’envolent
Le patron du club des Vernets jouait gros à la Kolping Arena, surtout si l’on sait à quel point un début de saison réussi – ou manqué – peut conditionner la suite du parcours d’une équipe. «Beaucoup de monde doutait des qualités de mon groupe, a soufflé l’entraîneur de GE Servette en faisant allusions aux départs de quatre éléments-clés en attaque. Mais nous avons remplacé quatre très bons joueurs par… quatre excellents joueurs.»
Vrai: GE Servette a perdu bien moins de substance qu’escompté malgré les départs de ses meilleurs canonniers à l’intersaison (Lombardi, Daugavins, Almond et Hollenstein). Matt D’Agostini a mis moins de deux minutes avant de trouver le chemin des filets sur sol helvétique. Les frères Pyatt – Tom et Taylor – ont uni leurs efforts avant de donner un avantage définitif à GE Servette en début de troisième période (2-3, 44e). Paul Ranger, l’ancien défenseur des Toronto Maple Leafs, a livré un match solide le jour de ses 30 ans. Chris McSorley a prouvé au fil du temps qu’il ne se trompe que rarement dans le choix de ses renforts étrangers: s’il est peut-être encore à la recherche du bon équilibre, il n’est sans doute pas bien loin de la formule idéale pour son équipe.
Le coach ontarien, au passage, risque bien de passer pour un génie: Goran Bezina, repositionné en attaque depuis le début de la phase de préparation, a été étincelant à son nouveau poste.
Les étoiles
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Goran Bezina Il faut rendre hommage au capitaine des «grenat»: étincelant en attaque, il distille deux passes décisives en première période.
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Christophe Bays Malgré une pression considérable sur les épaules, le Vaudois lance parfaitement sa saison. Solide.
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Martin Gerber Il a brillamment comblé les lacunes défensives de ses coéquipiers en début de match.