1er janvier 2015

L’Aigle tient sa 2e Coupe Spengler. En finale, il a de nouveau pu compter sur son power play, en feu durant l’ensemble du tournoi.

 

GE Servette a refait le plein de globules rouges et de sensations positives dans les montagnes grisonnes. Comme en 2013, il est parvenu à rapporter avec lui la Coupe Spengler au bout du Léman. Et, comme en 2013, personne n’est parvenu à le battre durant la trêve des confiseurs. Un joli exploit.

 

Au tableau de chasse des Genevois indomptables (ils sont désormais invaincus depuis huit matches dans le cadre de cette compétition) figurent cette année rien de moins que le Team Canada et trois équipes garnissant le haut du tableau de KHL. Excusez du peu.

 

Comme le Zürcher SC

 

Il faudra désormais voir si les effets à moyen terme de ce deuxième triomphe consécutif fêté dans la cathédrale grisonne dédiée au hockey seront aussi bénéfiques qu’il y a douze mois. Rappelons que le GSHC avait rejoint Davos dans la peau d’un candidat aux play-out, avant de terminer la saison sur les chapeaux de roue.

 

Il avait finalement manqué peu de chose aux «grenat» pour éliminer en demi-finales des play-off les Zurich Lions – le futur champion de Suisse avait été contraint de jouer sept matches pour se défaire des Genevois.

 

Feront-ils encore mieux au printemps prochain? L’avenir le dira. Toujours est-il qu’ils font désormais aussi bien que le Zürcher SC dans l’histoire du tournoi grison, lui aussi vainqueur à deux reprises de la Coupe Spengler (1944, 1945). Avec Davos (15 sacres) et ce qui est devenu les Zurich Lions, GE Servette a donc pris des places très particulières dans le riche palmarès de la Coupe Spengler: celles réservées aux triomphateurs helvétiques.

 

Cela n’est pas pour déplaire à Chris McSorley. «Ce rendez-vous appartient au patrimoine du hockey suisse, a-t-il dit. J’ai réalisé depuis longtemps l’importance qu’il peut revêtir dans ce pays. C’est donc également important que GE Servette le gagne une deuxième fois pour que le hockey suisse conserve le respect qu’il nous porte.»

 

Dans les travées de la Vaillant Arena, le respect était en tout cas quasi unanime au moment où Goran Bezina a pris le trophée pour le brandir dans les airs. On a même entendu le public à très forte connotation suisse alémanique scander des «Servette» à tout-va. Seule la magie de la Coupe Spengler permet de voir cela par-delà la Versoix.

 

61,54% de réussite à 5 contre 4

 

La magie n’a, par contre, rien à voir dans le succès final du GSHC. Ce sacre, il le doit à un power play d’une incroyable efficacité (sur les quatre matches disputés, elle se monte à 61,54%!). Souvent dirigé de main de maître à la ligne bleue par l’excellent Romain Loeffel, il a de nouveau été percutant en finale, puisque deux des trois réussites marquées à des Russes visiblement au bout du rouleau (cinq matches en six jours!) l’ont été dans cette configuration de jeu.

 

Suffisant pour offrir au GSHC une nouvelle ligne dorée à son palmarès. Il en compte désormais quatre: deux Coupes de Suisse (1959 et 1972) et deux Coupes Spengler (2013 et 2014).

 

Jamais deux sans trois? Pas sûr

 

2015  L’Aigle reviendra-t-il planer dans les Grisons en 2015? Comme l’a confirmé Fredi Pargätzi, le patron du tournoi, il en a sportivement conquis le droit hier. En tant que tenant du titre, il est invité d’office à venir défendre son bien lors de la prochaine édition. «Ce n’est pas une règle écrite quelque part, mais ça fait partie du simple bon sens sportif», a-t-il déclaré.

 

Il n’est pourtant pas certain que GE Servette repasse la trêve des confiseurs à Davos dans douze mois. En aparté, les organisateurs indiquent d’ailleurs qu’un peu de changement au niveau du second club suisse présent au tournoi ne ferait pas de mal. Berne, les Zurich Lions et Lugano seraient ainsi dans leurs petits papiers.

 

Mais, au-delà de leurs envies, il y a la décision de Chris McSorley. Et le patron des «grenat» ne paraît guère emballé par la perspective de disputer une 3e Coupe Spengler d’affilée. Questionné à ce sujet, il a répondu: «Profitons déjà du moment et nous verrons bien ce que nous ferons dans deux mois. Mais, franchement, je ne sais pas comment fait Davos pour jouer ce tournoi chaque année. Physiquement, ça demande un engagement considérable. Venir ici trois fois de suite, ça pourrait avoir son charme, mais deux fois, ce n’est déjà pas si mal. Nous pourrions ainsi nous retirer en vainqueur.» On parierait volontiers un billet sur l’absence de GE Servette lors de la 89e édition…