La formation des Vernets est de loin celle qui a été la plus touchée par les blessures depuis le début de saison. Les proches retours de Noah Rod, Eliot Antonietti et Nathan Gerbe vont soulager les autres Aigles.
Dans la tête du président Hugh Quennec, une obsession: le titre de champion de Suisse. C’est son ambition ultime. Aujourd’hui huitièmes et sous la menace de Lugano, les Servettiens doivent se résoudre à lutter pour une qualification pour les play-off. Dans un premier temps du moins.
Il est un classement où les Aigles n’ont rien à envier à personne, c’est celui des blessures. Si la situation se normalise (très) doucement, les Genevois ne sont pas encore au bout du tunnel. Samedi, face à Davos, GE Servette disposait, en tribunes, d’une ligne offensive à faire pâlir la plupart des équipes de LNA. Noah Rod, Kevin Romy et Nathan Gerbe ont assisté à la déroute de leurs coéquipiers (1-7) en zone VIP.
«Toutes les équipes de LNA doivent faire face à des cycles de plus ou moins positifs, remarque Kevin Romy, actuellement sur la touche. Mais, dans ma carrière, je n’ai pas souvenir d’une telle succession de blessures.»
Chance pour les jeunes
Ces nombreuses absences ont souvent forcé Chris McSorley à bricoler pour trouver un alignement digne d’une rencontre de l’élite. S’il fallait trouver un point positif à tout cela, ce serait probablement la chance pour les jeunes d’acquérir un peu d’expérience au plus haut niveau. Ainsi Guillaume Maillard (18 ans), Neil Kyparissis (18 ans) ou Yoan Massimino (19 ans) ont tous effectué leurs débuts en LNA au plus fort de la tempête. On en viendrait presque à oublier qu’Auguste Impose n’a que 19 ans et aurait dû profiter de cette saison pour s’aguerrir à Porrentruy sous les ordres de Gary Sheehan.
Depuis l’entame du championnat, les Genevois ont cumulé plus d’une centaine de matches manqués (voir infographie) en raison des blessures. Et ce, sans compter le départ à la retraite de Mike Santorelli, les adducteurs trop douloureux... «Il faut garder dans un coin de la tête que l’on est actuellement toujours en position de disputer les play-off et ce malgré cette malchance.»
Equipes physiques aux extrêmes
A l’opposé de ce «classement», Zoug a été particulièrement épargné avec une quarantaine de rencontres manquées. Fait particulièrement troublant, les deux équipes aux extrémités comptent parmi les plus physiques de la ligue. Difficile dès lors de tirer une réelle conclusion de ces chiffres. «Je suis à GE Servette depuis un certain temps (ndlr: 2012) et le préparateur ni la préparation n’ont changé. Parfois, il faut juste se résoudre au fait qu’il n’y a pas grand-chose que l’on puisse faire pour faire face à cela.»
Ce soir, Eliot Antonietti sera de nouveau sur la glace. Nathan Gerbe et Noah Rod vont bientôt l’imiter. De quoi permettre à chacun de reprendre sa bonne place dans l’alignement. Depuis le début de saison, d’ailleurs, cette équipe genevoise n’a jamais été au complet. Que vaut-elle vraiment? Les premiers éléments de réponse devraient arriver ces prochains temps. Sauf si les blessés ne reviennent hanter les Vernets. Au fait, c’est Johan Fransson qui doit passer de plus amples examens aujourd’hui pour son genou tordu samedi face à Davos...
Beaucoup de blessures traumatiques (Mathieu Degrange, préparateur physique du GE Servette)
Si l’on regarde toutes les absences, la grande majorité est due à des blessures traumatiques. Et ce sont souvent des zones du corps différentes qui sont touchées. Il est donc difficile de prendre des mesures pour remédier à cela. Nous faisons de la prévention sur la manière d’encaisser une charge, mais avec la vitesse du jeu, une contusion est très vite arrivée.
Le problème, ensuite, vient de la répétition des efforts. Jonathan Mercier et Eliot Antonietti ont rapidement été blessés. Cela a forcément entraîné un temps de jeu plus important pour les autres gars. Par manque de lucidité dû à la fatigue, un contact peut ne pas être évité et mal encaissé, ce qui accroît le risque de blessure.
Le problème des cas traumatiques est que le temps de récupération est long. Si je prends l’exemple de Daniel Vukovic, il a été touché à deux reprises au même endroit, sur le quadriceps. On parle d’une contusion – un bleu si vous voulez –, mais d’une autre ampleur. Et le défi est de faire
en sorte que le joueur soit de nouveau prêt à encaisser un choc à cet endroit. Cela peut dès lors durer des semaines. C’est là que l’on voit toute l’importance d’avoir un banc suffisamment fourni pour faire face à un tel enchaînement.