Chris McSorley et ses hommes ont tout perdu dans les dix dernières minutes d’un match qu’ils avaient pourtant sous contrôle. Tout est à recommencer pour eux et ils repartiront encore une fois de loin au moment de se mesurer à Berne demain soir aux Vernets.
Il a suffi de peu de chose pour que la rencontre bascule du mauvais côté: d’une inattention défensive (51e, 1-1) et d’une déviation très heureuse de Josh Holden (56e, 2-2). C’est rageant pour ces Aigles qui méritaient mieux que de se retrouver une fois de plus les poches vides. C’est surtout la huitième fois au cours de leurs dix dernières sorties qu’ils quittent la glace la tête basse, et cela fait bien sûr beaucoup pour une formation qui n’arrive toujours pas à trouver son rythme de croisière. Il aurait sans doute fallu que les leaders offensifs en fassent davantage (avant tout la ligne de l’international suisse Cody Almond, entouré par le virevoltant mais inefficace Nathan Gerbe et le toujours discret Nick Spaling) et que Romain Loeffel et Johan Fransson se montrent plus précis lors des nombreuses séquences de supériorité numérique, dont près d’une minute à 6 contre 3 lorsque Chris McSorley a tenté son coup de poker en retirant son gardien (29e). En parlant de Loeffel, l’entraîneur du GSHC a préféré s’en passer lors des deux dernières minutes de jeu – à l’exception des 21 dernières secondes - et le remplacer par… Tim Traber lorsque son équipe, la cage vide, jouait son va-tout. Un choix qui, on s’en doutait un peu, n’a pas été payant…
Reste que si le résultat n’a une fois de plus pas été au rendez-vous, tout n’est pas à jeter. Le collectif genevois a démontré qu’il est de qualité mais qu’il manque avant tout de coffre (notamment en défense, où ils n’étaient que six) pour pouvoir tenir le choc sur la longueur. Hier encore, les «grenat» ont craqué à l’instant même où leur jauge d’énergie était au plus bas. Mais maintenant que les blessés sont (presque) tous de retour – et que le défenseur Eliot Antonietti, suspendu hier, s’apprête à terminer sa phase de remise en forme en LNB –, les Aigles ressemblent enfin à une véritable équipe. Ils ont longtemps fait bloc, parfois même le dos rond, face à l’une des formations les plus complètes de la ligue. La performance de Robert Mayer dans les buts – certes sauvé à trois reprises par le poteau ou la transversale – a certainement facilité le processus. Le gardien des Aigles a longtemps su dégager ce petit quelque chose en plus sur lequel toute équipe en phase de croissance doit pouvoir s’appuyer. À quelques minutes près, le plan de match était parfait…