Transfert phare de l'été passé, régulièrement annoncé sur le départ en fin de saison, Denis Hollenstein est l'une des stars de notre effectif. Il a gentiment accepté de répondre à nos questions

 

Connais-tu 1905.ch ?

 

Non

 

Les playoffs commencent dans 3 jours, quel est l’état d’esprit de l’équipe en ce moment ?

 

Il est très bon. Je pense qu'on a encore renforcé un peu plus notre esprit d'équipe à la Spengler et depuis ça va beaucoup mieux sur la glace. On joue beaucoup plus notre hockey, on joue comme on sait le faire. On amène le puck au but et on a vraiment forgé un bon esprit de groupe. On s'est beaucoup amélioré, on a beaucoup bataillé pour finalement réussir à aller chercher l'avantage de la glace. C'est quelque chose qui était très important pour nous.

 

Pour toi, il s'est vraiment passé quelque chose à la Spengler ?

 

On était déjà une équipe soudée avant mais ça a amené encore un plus. Et gagner là-bas, c'était vraiment quelque chose de spécial. C'est quand même le meilleur tournoi avec des clubs de différents pays du monde. C'était incroyable de gagner ce tournoi. Et on a réalisé qu'on pouvait atteindre quelque chose avec cette équipe.

 

Nous allons affronter Lugano en ¼ de finale. C’est un « bon » adversaire selon toi ?

 

En playoffs, on ne peut pas dire si c'est un bon adversaire ou non... Il faut de toute manière battre tout le monde. On sait ce qui nous attend. Lugano est une équipe très talentueuse et très bien coachée. Ça va être très difficile et ça va être un grand combat. Je me réjouis vraiment.

 

Tu aurais préféré jouer contre Kloten, « ton » club ?

 

Comme je l'ai dit, en playoffs, c'est égal contre qui tu joues. Tu dois pouvoir battre tout le monde si tu veux gagner. Que ce soit Kloten, Lugano ou quelqu'un d'autre, c'est complètement égal.

 

En parlant de Kloten, comment expliques-tu que le GSHC n’arrive pas à gagner là-bas depuis 2008 ?

 

Avant de venir ici, je ne savais pas que Genève n'avait plus gagné depuis aussi longtemps là-bas. C'est spécial, quand j'étais à Kloten je ne m'en étais jamais rendu compte. On m'a raconté ça quand je suis arrivé ici. On y est presque arrivé cette année, on a perdu aux pénalties mais on va y arriver.

 

On n’a pas l’habitude de voir des joueurs suisse-allemands aussi talentueux que toi venir jouer en Suisse romande. Pourquoi as-tu choisi Genève ?

 

L'année dernière, je suis arrivé à un point où je me disais que je voulais quelque chose de nouveau. Je voulais vivre une nouvelle expérience et j'ai entendu des bonnes choses de Genève, que c'était une organisation très bien dirigée et qu'il n'y avait pas que le club mais que la ville était bien aussi. La manière dont le groupe est coaché, le management, tout est de première classe et ça m'a vraiment impressionné. J'ai discuté avec Chris et je me suis dis que c'est quelque chose qui était bien pour moi et pour ma carrière. Je suis vraiment content d'être ici, on a une super équipe et ça me fait énormément plaisir de jouer ici.

 

Connaissais-tu la ville de Genève avant d’arriver ?

 

Je ne connaissais pas du tout la ville et je connaissais seulement quelques joueurs de l'équipe, Stephan, Walker et Romy mais sinon je ne connaissais vraiment pas grand chose d'ici. J'avais juste entendu beaucoup de bien.

 

Comment s’est passé ton intégration ?

 

Vraiment super bien. Les gens sont très simples ici et ça me fait juste énormément plaisir de jouer ici.

 

On entend souvent dire que l’ambiance dans le vestiaire à Genève est exceptionnelle, tu confirmes ?

 

Oui c'est vraiment comme ça. On est une unité. Quand ça ne va pas trop, il y a toujours quelqu'un pour nous motiver. L'équipe se complète vraiment bien. On s'entend vraiment super bien.

 

Peux-tu nous dire comment est vu le GSHC depuis la Suisse-allemande ?

 

Genève, c'est quelque chose de spécial. On parle français et ce n'est pas la porte à côté pour un Suisse-allemand. Mais pour moi, c'est une ville internationale. J'aime être dans une ville qui bouge. J'ai grandi à Zürich et c'est aussi une ville internationale, qui vit. C'est assez similaire à part qu'ici on parle le français. C'est ça le problème pour moi mais ce n'est pas très grave.

 

En Suisse romande, on a souvent l’impression que les clubs alémaniques sont favorisés par les arbitres. Toi qui a joué des deux côté, as-tu senti une différence de traitement ?

 

C'est difficile à dire. Chaque club va dire que les arbitres sifflent en faveur de tel ou tel mais finalement c'est l'arbitre qui a sa ligne et ça il faut l'accepter. Il faut l'accepter parce que de toute manière on ne peut rien changer.

 

Donc selon toi, il n'y a pas de différence de traitement?

 

Il y a peut être une différence mais pas parce que ce sont des Romands ou des Suisse-allemands mais il y a plutôt une différence d'un arbitre à l'autre.

 

Qu’as-tu pensé des infrastructures et du club en général quand tu es arrivé ? Ça change beaucoup de Kloten ?

 

C'est un peu pareil qu'à Kloten. Les vestiaires sont supers, la patinoire est un peu plus ancienne mais par contre elle est quasiment pleine à chaque fois et les fans sont vraiment avec nous. Les supporters sont presque un peu fanatiques. Les supporters en Suisse romande sont à fond avec l'équipe et c'est très spécial et je dois dire que nos fans sont vraiment supers.

 

La saison régulière vient de se terminer. Quel bilan tires-tu de ta première année à Genève ?

 

Je crois que j'ai eu un début un peu compliqué, ce n'était pas très facile pour moi. Je me suis aussi blessé mais je crois que depuis là, je suis sur la pente ascendante et j'ai retrouvé mon hockey. J'ai essayé d'aider l'équipe comme je pouvais et l'équipe m'a beaucoup aidé. J'ai essayé de les aider aussi et je crois qu'on y est bien arrivé. Maintenant, c'est les playoffs et c'est une autre saison qui commence.

 

On parle de première année, mais y’en aura-t-il une deuxième ?

 

Oui bien sûr. Je me sens super bien ici, je suis heureux. Maintenant, il y a d'abord les playoffs et après on va déjà commencer à se préparer pour la nouvelle saison.

 

On a entendu beaucoup de choses sur ton contrat, sur le fait que tu pourrais retourner à Kloten retrouver ton papa, etc. Peux-tu nous confirmer à 100% que tu seras encore à Genève la saison prochaine ?

 

Oui, il y a beaucoup de choses qui se sont dites mais je crois que je l'ai assez dit: ce n'est pas vrai et je ne sais pas pourquoi les médias reviennent toujours sur ce sujet... Je serai à Genève l'année prochaine.

 

Et l’Amérique du Nord ? Tu as eu des contacts récents avec des clubs là-bas ?

 

Non, je suis complètement à Genève et maintenant les playoffs vont commencer donc on ne parle de rien d'autre. On est comme coupé du reste, on est dans notre monde. C'est sur que c'est un rêve que chaque joueur a. Si un jour il y a une chance, je la saisirais sûrement. Si cette opportunité se présente, c'est bien. J'essaie, tous les jours, de travailler fort et de m'améliorer et si ça arrive, ça arrive et sinon c'est pas grave.

 

Comment décrirais-tu Chris McSorley ? Est-il aussi fou que certains veulent bien nous faire croire ?

 

C'est un entraîneur qui exige beaucoup de ses joueurs. Il a sa ligne de conduite. C'est quelque chose qu'un entraîneur a besoin d'avoir. Il sait motiver ses joueurs et si ça ne roule pas pour un joueur, il va l'aider et lui dire ce qu'il faut améliorer. Et si ça va bien, il va lui dire que c'est super. Il exige beaucoup, c'est un entraîneur spécial et on s'entend bien. Il exige beaucoup mais un entraîneur a besoin de ça et ça nous aide beaucoup d'avoir quelqu'un qui nous pousse toujours plus loin. C'est comme ça qu'on progresse et qu'on peut avoir du succès.

 

Cette saison a été faite de hauts et de bas pour le GSHC. Comment expliquer cette inconstance ?

 

C'est difficile à dire mais depuis la Spengler, on a trouvé notre ligne, on est sur la bonne vague et on essaie de continuer comme ça. Faire ce qu'on sait faire le mieux et jouer un hockey simple. C'est notre clef pour le moment.

 

Image retirée.



Hormis le dernier match à Rapperswil, l’équipe est impressionnante depuis le retour des JO. Penses-tu que vous êtes capables de continuer ainsi et d’aller décrocher le titre ?

 

Ça ne va pas être aussi facile. Les playoffs seront encore un niveau au-dessus mais on est prêt. On sait ce qu'il nous attend et on va essayer de jouer notre hockey comme on sait le faire. Mais je ne veux pas parler de titre. On ne parle pas de ça maintenant, on prend match après match.

 

Le public a souvent tendance à penser que la défense est trop jeune. Comment tu le ressens en tant qu’attaquant ?

 

C'est sûr que notre défense est jeune mais ils ont vraiment franchi un cap énorme entre le début de la saison et maintenant. Ça fait vraiment plaisir de voir les progrès qu'ils ont fait. On a aussi des joueurs d'expérience avec Bezina, Stafford, Vukovic et Mercier. Ils ont beaucoup aidé les jeunes avec leur expérience.

 

Que penses-tu du public des Vernets ?

 

C'est un très bon public. La patinoire est presque toujours pleine. Ils sont toujours à fond avec nous dans le jeu. Ils sont vraiment fanatiques. Ça me plaît beaucoup.

 

Tu as connu les derbys Zurich-Kloten et cette année tu as découvert ceux entre Genève et Lausanne/Fribourg. Lesquels sont les plus chauds ?

 

Zürich-Kloten est un derby très spécial mais Genève-Lausanne ou Fribourg sont aussi des matches particuliers qui étaient très serrés, très intensifs. Ce sont des matches géniaux à jouer. Les derbys sont des derbys, c'est toujours très spécial à jouer peu importe le derby.

 

Tu as pu disputer cette année deux événements particuliers avec Genève. Tout d’abord, on en a déjà parlé, la Coupe Spengler, que tu avais ratée à cause d’une blessure avec Kloten. Que représente ce tournoi pour toi ?

 

Oui, j'ai déjà été là-bas avec Kloten en étant blessé et c'était dur de ne pas pouvoir jouer. J'étais content d'avoir une nouvelle chance avec Genève. C'était vraiment cool et c'était une très bonne expérience. Il y avait des supers équipes.

 

Le deuxième, c’est le Winter Classic. Qu’en as-tu pensé ?

 

C'est un événement unique. Jouer dehors, c'est incroyable. C'est comme quand on était petit et qu'on allait s'amuser dehors avec les amis. Ça m'a rappelé des souvenirs d'enfance. Et ce qui était très spécial, c'est de rentrer dans ce stade avec tout ces jeux de lumière et tout ce public. J'en ai eu la chaire de poule.

 

Il y a peu, tu as disputé tes premiers JO. Quel souvenir en gardes-tu ?

 

C'est aussi quelque chose d'unique. C'est tellement grand. Il y avait tellement de choses à voir. Il y avait tellement de choses tous les jours... Et pouvoir jouer contre les meilleures joueurs du monde, c'était très spécial et c'était un autre niveau que d'habitude. On a malheureusement pas réussi à se qualifier pour les quarts de finale comme prévu mais on ne peut rien y faire et on ne peut plus rien changer. Finalement, c'était une très grande expérience de laquelle j'ai beaucoup appris.

 

Comment expliquer le fiasco de l’équipe de Suisse ?

 

On avait une super équipe, on a joué un bon hockey mais le puck ne voulait pas rentrer mais il ne faut plus y penser. Maintenant, il faut aller de l'avant et faire mieux la prochaine fois.

 

Daugavins ne vous a pas trop chambré dans les vestiaires ?

 

Non pas du tout, il était très calme.

 

Tu crois que la Suisse peut être championne du monde en mai à Minsk ?

 

On a une très bonne équipe et on a montré ce qu'on savait faire l'année dernière. Mais il faut qu'on joue notre hockey et on n'a pas le droit de faire d'erreur. On doit jouer au top du début à la fin et évidemment réussir à marquer des buts. Mais on a le potentiel. On ne doit pas dire qu'on va être champion du monde mais on doit prendre un match après l'autre.

 

Qui est le meilleur joueur avec qui tu as joué ?

 

C'était en junior au Canada. Drew Doughty, il joue maintenant au Los Angeles Kings et il y a déjà gagné deux fois l'or aux JO. C'est un défenseur incroyable et c'est vraiment le meilleur joueur avec qui j'ai joué.

 

Et le pire ?

 

Il n'y a pas de mauvais joueur.


Dans le vestiaire du GSHC, qui est :



Le plus drôle : Marti


Le plus fou : Picard


Le plus intelligent : Romy


Le plus coincé : Il n'y en a pas


Le plus dragueur : Tous, non je rigole. On est presque tous marié ou avec une copine donc on est pas très dragueur.


Le plus chambreur : Tous, on se chambre tous.


Celui qui chante le plus mal : Jacquemet


Celui qui a les pires goûts musicaux : Aucun

 

Et les pires goûts vestimentaires : Tobias Stephan


Un petit mot pour la fin ?

Venez nombreux à la patinoire pour les playoffs, on a besoin de votre soutien