5 mars 2015

L’acte II des quarts de finale des play-off opposant GE Servette à Lugano et Lausanne à Berne a fourni du travail au juge unique. En quantité.

 

Deux vidéos issues du duel entre GE Servette et Lugano, deux en provenance de celui opposant Lausanne à Berne: voilà le matériel que le juge unique de la Ligue nationale, Reto Steinmann, a reçu sur son bureau hier matin.

 

Au final, une seule séquence a débouché sur une sanction: celle où le Genevois Jeremy Wick percute le Tessinois Julian Walker (16e minute de jeu). Reconnu coupable d’avoir enfreint la règle 124 iii de l’IIHF (charge contre la tête), l’attaquant du GSHC a été suspendu un match.

 

Chris McSorley irrité

 

Cette décision irrite Chris McSorley. «Les arbitres renvoient mon joueur au vestiaire parce que Walker reste étendu plusieurs secondes sur la glace. Et uniquement pour cette raison. En réalité, il n’y a rien du tout», tonne le patron des Vernets.

 

Un point de vue partagé par plusieurs experts contactés par «Le Matin». De quoi donner du grain à moudre à l’Ontarien, qui fait régulièrement part de son mécontentement envers les agissements du juriste zougois.

 

Passons. Et retenons que le GSHC a également envoyé les reflets d’une charge appuyée de Janick Steinmann sur Alexandre Picard (10e). Sans succès. «C’est quand même étonnant, s’emporte Chris McSorley. L’an passé, durant l’acte IV, Marco Maurer avait pris une méconduite de match pour une charge contre la tête de Cody Almond. Mais vous savez quoi? Il avait pu jouer le cinquième match, lui!»

 

Côté luganais, on prend de la hauteur. «Nous n’avons rien envoyé parce que nous pensons qu’il faut jouer la série sur la glace, et pas ailleurs», dit le directeur sportif tessinois, Roland Habisreutinger.

 

La colère vaudoise

 

Cette guerre des vidéos bat aussi son plein dans le quart de finale entre Lausanne et Berne. Elle a été initiée par les Vaudois. Ils se sont mis à fulminer dès le coup de sirène final d’une partie gagnée 2-1. Le directeur sportif du LHC, Jan Alston, et le manager, Sacha Weibel, ont ainsi été vus tempêter vers le local des arbitres de Malley.

 

Leur colère verbale a été suivie de faits concrets, puisqu’une vidéo d’une charge de Simon Moser sur Federico Lardi (début du 3e tiers) a été transmise à la Ligue. Commentaire de l’entraîneur Heinz Ehlers: «La série a clairement augmenté en intensité et la grande majorité des contacts étaient durs, mais corrects. Sauf celui contre lequel nous nous sommes élevés. Il n’était pas dur, mais très dangereux.»

 

A noter que le CP Berne a (mesure de rétorsion?) également fait parvenir sa vidéo. On y voit le défenseur vaudois Philippe Rytz charger contre la bande l’arrière bernois Justin Krueger (42e).

 

Sur toutes ces scènes décortiquées hier, une seule a débouché sur une suspension: celle sanctionnée par les arbitres d’une méconduite de match. Faut-il y voir la volonté de Reto Steinmann de protéger et de valider le travail effectué sur la glace par les zébrés?

 

La canne de Klasen convoitée par McSorley

 

Patinoire des Vernets, espace situé entre les vestiaires des deux équipes, mardi soir. Vicky Mantegazza affiche une sérénité de bon aloi avant l’acte II des play-off. Venue à Genève en avion avec «son» équipe, la présidente du HC Lugano ne cache pas qu’elle va se farcir le long déplacement du retour par voie terrestre. Comme tout le clan tessinois.

 

«L’aéroport de Lugano ferme à 22 heures», sourit-elle. De quoi rendre tout vol de retour le soir même illusoire. Cela n’a pas l’air de l’embêter outre mesure, d’autant que l’espoir de revenir à 1-1 dans la série est perceptible chez elle – il sera douché en fin de soirée.

 

Arrive Linus Klasen. Il vient de boucler son échauffement d’avant-match sur la glace genevoise. Il s’apprête à s’engouffrer dans le couloir menant à son vestiaire quand il est apostrophé par McSorley. «Tu me donnes ta canne, s’il te plaît?» Réponse de la star suédoise du HCL: «Attends la fin de la série, OK?»

 

Cette demande, si elle avait été formulée en plein match, aurait pu l’être pour un contrôle de la courbure de la palette du Suédois. Histoire de voir si elle est réglementaire, ou non. Le patron de GE Servette s’est servi de cet artifice à plusieurs reprises depuis son arrivée en Suisse pour condamner un adversaire à deux minutes de pénalité et tourner, ensuite, un match en sa faveur grâce à un goal marqué en jeu de puissance.

 

Cette demande a été formulée en marge du duel. Et ce n’est pas Chris qui désirait s’approprier la crosse de Klasen, mais Aidan, son fils. But de la manœuvre: élargir une collection de crosses qu’il alimente consciencieusement. Pas avec n’importe quelles crosses, puisque Aidan privilégie celles de hockeyeurs jouant du même côté que lui.