16 septembre 2015

Cinq ans après avoir tenu des propos déplacés à l’encontre de FR Gottéron, Chris Rivera a réussi ses débuts avec sa nouvelle équipe.

 

On aura davantage parlé de Chris Rivera en deux jours que lors de ses 11 précédentes saisons passées en LNA, toutes sous le même maillot, celui de GE Servette. Le Genevois de 28 ans, transféré lundi soir dans le camp «ennemi», celui de Dragons qu’il affirmait tant détester, a frissonné une première fois à l’écoute du «Ranz des vaches», l’hymne fribourgeois qui retentit en début de rencontre.

 

Alors bien sûr, on ne va pas revenir ad eternam sur les paroles maladroites du néo-Fribourgeois – dans la Tribune de Genève – lors des play-off 2010, mais il est peut-être judicieux de les rappeler, une dernière fois, pour mieux situer le contexte: «Cela ne date pas d’hier, je déteste ce club, ses joueurs stupides et son environnement.» Alors oui, cela faisait tout drôle de voir l’ancien guerrier des Aigles se découvrir solennellement dès les premières notes de l’hymne de FR Gottéron, lui qui venait de débarquer à Saint-Léonard en traînant son lot de casseroles. «J’ai mûri depuis», a soufflé Rivera.

 

Dans la matinée, le joueur était même allé jusqu’à présenter ses excuses aux supporters fribourgeois à l’antenne de Radio Fribourg. Le Genevois a en quelque sorte fait acte de contrition, confessé ses péchés et juré de satisfaire son nouvel employeur, avant de pouvoir enfiler le maillot des Dragons pour la toute première fois. On s’attendait malgré tout à un accueil hostile envers la dernière recrue des Dragons. Il n’en a rien été.

 

Croqués physiquement

 

Sur la glace, FR Gottéron et Chris Rivera n’ont pas volé leur victoire, la troisième consécutive dans cet exercice. GE Servette, pour sa part, est passé à côté de son premier véritable test de la saison, après ses deux victoires face à Ambri et à Langnau. Et c’est sans doute une première dans l’histoire des derbies entre FR Gottéron et GE Servette: les hommes de Chris McSorley se sont fait croquer physiquement par des Dragons dont le potentiel d’intimidation, historiquement, n’est de loin pas la qualité première. Symbole éclatant du nouvel état d’esprit des Dragons, c’est Andreï Bykov, combatif comme jamais, qui a été l’un des premiers à sonner la charge. Le joueur de poche a bousculé un géant dans les bandes – le défenseur Eliot Antonietti – avant d’aplatir Roland Gerber, l’un des plus Genevois les plus rugueux, dans la foulée. Contagieux. Invaincu depuis la reprise, FR Gottéron semble définitivement avoir fait la paix avec son hockey et trouvé son style. Ne reste désormais plus qu’à confirmer, sur la durée, que tout ceci n’est pas qu’une illusion.