Kevin Romy pourrait disputer plus de 100 matches cette saison.
L’équipe au calendrier le plus chargé cette saison? GE Servette. Les Aigles seront engagés dans quatre compétitions majeures, et il y a fort à parier que l’entraîneur et manager Chris McSorley jouera le coup à fond dans chacune d’entre elles. Au programme entre le mois d’août et fin avril: matches amicaux, Champions Hockey League (lire ci-contre), Coupe de Suisse, championnat de LNA et la traditionnelle Coupe Spengler, dont GE Servette n’est autre que le tenant du titre. «Nous avons adapté notre programme de préparation physique en fonction de la Champions Hockey League de façon que les joueurs soient compétitifs plus tôt que d’habitude», explique Mathieu Degrange, préparateur physique de GE Servette.
Friser l’indécence
Pour un joueur comme Kevin Romy (29 ans), l’accumulation de matches pourrait friser l’indécence. Dans l’absolu, l’international helvétique disputera 111 matches si GE Servette allait au bout de chaque compétition (en disputant le nombre maximal de matches en play-off) et que l’équipe de Suisse se qualifiait pour la finale des Mondiaux au printemps prochain. Voilà pour la théorie. En réalité, l’attaquant des Aigles devrait en tout cas flirter avec la barre des 100 matches cette saison, pour autant qu’il soit épargné par les blessures.
«Kevin est un excellent athlète, fait remarquer Mathieu Degrange. Il est extrêmement méticuleux dans sa préparation physique. Et puis il est habitué à jouer beaucoup depuis de nombreuses années. Son corps est apte à absorber une grosse charge de travail. Avec les plus jeunes joueurs par contre, on ne sait jamais trop à quoi s’attendre, car ils n’ont pas le même vécu que les routiniers. Difficile de prédire comment leur corps va accepter l’augmentation du nombre de rencontres. Pour eux, il s’agit d’un gros changement, tant physique que mental.»
Un exemple: Noah Rod. La révélation de la saison passée devra franchir un palier cette saison et s’affirmer lors des nombreuses compétitions dans lesquelles GE Servette prendra part, le tout avec un temps de jeu qui devrait être plus conséquent.
Trois catégories de joueurs
Si une équipe comme GE Servette va enchaîner les matches, l’impact sur les organismes ne sera toutefois pas le même pour tout le monde. «Il y a trois catégories de joueurs, explique Mathieu Degrange. Ceux qui jouent plus de 20 minutes, ceux qui sont alignés entre 10 et 17 minutes et, enfin, ceux qui ne patinent pas plus de 10 minutes par match. Le temps accordé à la régénération sera adapté en fonction de ces chiffres.»
Autant dire qu’un élément-clé comme Kevin Romy devra accorder beaucoup d’importance – et de temps – à la récupération cet hiver. Le staff médical de la formation genevoise sera mis à rude contribution. «Je n’ai encore jamais entendu de hockeyeur se plaindre de devoir jouer trop de matches», conclut Degrange.