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Roland Rivera, lun 17/10/2016 - 16:59

Pendant la saison 2015-2016 et avant de devenir champion, le CP Berne a perdu une bonne demi-douzaine de matchs « à ne pas perdre », de « matchs  à 6 points » et autres « matchs de la mort », est-ce par perversité envers nos camarades du LHC, qui ont entrevu leur graal pendant de longues semaines, avant de lâcher la 8e place dans les circonstances dramatiques que nous connaissons ? Ou les Bernois aurait-il bénéficié de circonstances exceptionnelles, d’une baraka invraisemblable ou encore auraient-ils invoqués la magie vaudou ? Toujours est-il que l’issue est celle que nous connaissons, ce Berne à l’agonie pendant des semaines, enchainant les défaites irrémédiables, est le champion en titre, et la question mérite d’être posée : existe-t-il des victoires obligatoires et facultatives ? Et si oui, comment les identifier ?

 

Quand, après le 1er match de la saison, perdu en prolongation à Fribourg, l’un des rédacteurs de 1905.ch évoquait une victoire obligatoire pour le lendemain, un frisson a parcouru mon échine, et je me suis interrogé sur nos chances d’exister dans ce championnat si nous connaissions de nouveau la défaite le lendemain, soit à la 2e journée d’un championnat qui en compte 50. Depuis, les résultats des deux dernières semaines, avec un enchainement troublant de contre-performances, ont ravivé le spectre de la « défaite interdite », qui, nos fidèles le savent, implique des « défaites autorisées », une analyse qui fait froid dans le dos.

 

Techniquement, les matchs à ne pas perdre sont assez facile à identifier. Il y a celui qui, comptablement, va nous priver de manière irrémédiable d’un objectif. Aussi le match 7 d’une série de play-offs rentre clairement dans cette catégorie avec, par analogie, toutes les 4ème défaites potentielles de ces séries et tous les matchs à élimination directe.

 

Ensuite, dans le contexte du championnat, le match qui nous privera avec certitude des play-offs ou qui nous privera de la maitrise de notre destin dans le cadre de cet objectif, pourra rentrer dans cette catégorie.

 

Et c’est à peu près tout… Les autres cas de figure rentrent, de fait, dans la catégorie des « défaites autorisées », celles qui sont juste déplaisantes, celles qui font chier et qui heurtent notre égo, mais ça en reste là. Ces conclusions devraient nous permettre d’appréhender avec la plus grande décontraction les prochaines défaites, jusqu’à ce que LA rencontre fatidique se présente, et que tous, joueurs et supporters, puissent enfin se mobiliser de façon pertinente.

 

Eh bien non !!!… Et pourquoi ça ? Parce que, et c’est une évidence, ce match à ne pas perdre n’existe que parce que des défaites et des contre-performances se sont succédées avant celle qui en devient décisive. Si on reprend l’exemple de Berne et Lausanne de la saison dernière, et si on analyse finement les performances lausannoises, peut-on vraiment considérer que l’échec de la saison se concentre sur cette défaite à Berne à la dernière journée ? Ou serait-ce plutôt la victoire après les tirs aux buts (1 point de perdu) contre ces même Bernois quelques semaines plus tôt. Ou encore la défaite contre Langnau fin janvier. Ou peut-être le 3-0 encaissé contre Genève le 22 décembre à Malley… ou encore une défaite obscure du mois d’octobre, vécue dans l’indifférence par ces benêts de Lausannois, avec des commentaires éclairés tels que « la saison est encore longue » ?

 

Ainsi, tout autant qu’il n’existe pas de bon moment pour encaisser un but, et comme le match à ne pas perdre est pratiquement impossible à identifier, il faut en conclure qu’il n’existe pas de match que l’on peut perdre. Il faut les gagner tous, ce qui rend les choses hyper simples.

 

Un point reste à préciser, ce sont les conséquences des défaites interdites. Un entraineur de rugby répondait ainsi à un journaliste qui lui posait la question « En cas de défaite ? On démissionne, on est viré, on change tout, l’effectif, le staff »  ce qui me semble être un bon début avant de traverser la plaine de Plainpalais à poil, sous les cailloux et les quolibets.