Article
Roland Rivera, ven 12/08/2016 - 13:53

Le retour du hockey se précise

 

Après des mois d’attente interminable, à peine diverti par l’euro 2016 et des vacances harassantes à absorber presque autant de rosé que d’eau de mer, ce ne sont certainement pas les matchs amicaux soporifiques, des transferts décevants et les subtilités techniques de disciplines olympiques pour lesquelles on ne se passionne que tous les 4 ans, qui vont nous rendre le sourire.

 

Heureusement le stratus pointe enfin à l’horizon et les bonnes habitudes consistant à rectifier notre bronzage sous les néons des Vernets vont reprendre leurs droits.

 

Inutile de se le cacher, comme nous tous, et même si ça porte malheur, en matière de sport je suis vaguement superstitieux, aussi  c’est avec une immense satisfaction que j’ai constaté avec vous que la première opposition de la saison régulière, celle qui saura nous donner le cap de la victoire finale, sera contre les red necks helvétiques  j’ai nommé la horde odorante des abominables fribourgeois.

 

La famille Adams

 

Car si l’issue de la saison 15-16 a été dramatique, des pépites quasi orgasmiques ont su se glisser parmi les innombrables rencontres. Dans le top cinq, voire même le top trois, deux de ces plaisirs simples de l’existence sont intervenus face à Gottéron.

 

Nul n’aura oublié le record du monde en professionnel  sénior de 3 buts en 17 secondes, alors que nos protégés était menés 1-0 en fin de 1er tiers aux Vernets. Authentique moment de grâce dont le plaisir est considérablement accru par la détresse des adversaires, aussi bien sur la glace que sur le banc et bien entendu dans les travées clairsemées du carré « visiteurs » de la tribune sud. On a su dans ces moments, apprécier chaque attitude de dépit et chaque regard de reproche à un partenaire. On a vu les hampes des drapeaux s’incliner de 60 degrés à chaque but pour finalement pointer le sol, et on a vu le Droopy faisant office d’entraineur, consterné comme jamais, ce qui n’est pas peu dire. La victoire qui s’en est suivie était finalement elle-même assez anecdotique, car nul ne se relève d’une telle rafale, il est utile de noter que la dite rafale maintien désormais les fans genevois attentifs jusqu’aux derniers instants des rencontres, je dirai que mené 2-0 à 30 secondes de la sirène finale, sans parler de sérénité, un espoir légitime subsiste désormais. 

 

L’autre highlight que j’ai retenu est le but de Kevin Romy, à une petite minute de l‘issue du match 2 des ¼ de playoff se déroulant dans la grange de la famille Adams , un goal qui rétrospectivement a sans doute été l’un des plus importants  de toute la saison, puisqu’il apporte la prolongation et  le deuxième point, et qu’il rend cette série aisée. Mais ce que l’on peut en retenir c’est aussi le silence quasi instantané qu’il a produit, un relâchement collectif des zygomatiques et une soirée de merde de plus pour les malheureux résidents et supporters dzodzets. Un détail vous aura peut-être échappé, c’est l’enthousiasme délirant manifesté par Jim Slater sur ce but, à ce moment il est devenu évident que Slater était un élément indispensable à l’équipe, pour ce qu’il fait sur la glace bien sûr, mais aussi pour son implication dans le sens de l’intérêt collectif.

 

Marathon sous les jets de pierres

 

Ce premier match en déplacement ne peut donc qu’être le premier pas d’un marathon vers le premier titre, le plus beau. Un marathon sur le parcours duquel la ligue, les arbitres, voire la presse et peut-être nos adversaires vont nous jeter des pierres pendant le parcours en guise d’encouragements, un marathon qui,  s’il s’avérait victorieux arracherait le cœur de Goran, même si il pourra se consoler en se disant que son influence sur le club aura été un des ingrédients du succès. Et un marathon qui pourrait nous contraindre à tourner la page des Vernets avec, dans l’euphorie,  la concrétisation probable du projet de nouvelle patinoire.

 

Que d’espoirs placés en cette saison 16-17, alors que jusqu’à maintenant Bigmac n’a paradoxalement pas encore déclaré que nous avions « la meilleure équipe de tous les temps » (©ChrisMcSorley).

 

Lamentations rituelles

 

Un signe sans doute, tout comme l’actualité brulante des prestigieuses hockeyades de la Vallée de Joux, pendant lesquelles GSHC a retourné un 0-2 pour finalement l’emporter 3-2 contre nos punching ball favoris, dont les lamentations rituelles résonnent déjà jusqu’à mon coin de terrasse ou je patiente, bien accompagné d’une…bière.

 

Vivement septembre.