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Goran McKim, jeu 09/04/2015 - 11:53

Spengler, Coupe de Suisse, Champions Hockey League : c’est peu dire que notre équipe n’aura pas chômé cette saison. Mais malgré cette répétition de matchs, le GSHC a tenu à jouer toutes ces compétitions « annexes » à 100%, ce qui est une fois encore tout à son honneur. On ne cessera de le relever, mais on apprécie particulièrement avoir des joueurs et un staff ne mettant pas volontairement de côté une compétition. De Genève à Davos ou d’Ajoie à Lappeenranta, nos joueurs ont porté haut le blason de notre club. On serait tentés de dire que certains pourraient s’en inspirer, mais en fait on s’en fout. On est fiers de supporter un club avec cette mentalité.

 

(Cet article n’a pas pour but de juger de l’intérêt de telle ou telle compétition. Cette question sera peut-être étudiée durant l’été sur 1905)

 

Coupe de Suisse : la fin d’une idylle de 43 ans

 

Le parcours : En tant que tenant du titre (« Champion de la Coupe de Suisse » ©GSHC) et instigateur de sa renaissance, le GSHC comptait avait fait de cette Coupe de Suisse un véritable objectif. Et quatre décennies après avoir battu Ambri en finale, c’est face à une autre petite bourgade que le parcours vers le trophée a débuté. C’est en effet à Porrentruy que nos joueurs sont allés, sur un patin, mettre fin aux rêves de « belle histoire du petit club de LNB qui terrasse l’ogre de LNA ». Dans une patinoire qui nous avait, d’une certaine façon, manqué, nos joueurs ont fait ce qu’ils avaient à faire, en tenant compte qu’ils avaient joué en championnat la veille contre… Lausanne.

 

Un mois plus tard, ce sont ces mêmes Lausannois qui viendront défier le tenant du titre aux Vernets, forts de leurs 3 victoires d’affilée contre nous en championnat. Le Vaudois moyen prétendra que cette victoire est uniquement due au fait que la Coupe n’intéresse pas le meilleur club de la galaxie. De notre côté, on se dit que peu importe la compétition, battre Lausanne est un moment toujours aussi agréable. Même un vieux 1-0 après un match moyen.

 

Le ¼ de finale contre un futur pensionnaire de LNB ne sera que formalité, tout du moins au niveau du score car la manière n’y était pas vraiment. Peu importe finalement, il ne reste maintenant plus que deux matchs à gagner pour atteindre l’objectif.

 

Malheureusement, la venue de Kloten arrivait trop tôt après les célébrations liées à la victoire à la Spengler et nos joueurs butteront sur les hommes du tout fraîchement nommé Sean Simpson. Pas de finale, pas de victoire et quelques semaines plus tard, c’est Berne qui remportera la finale.

 

Le bilan : Au gré des tirages au sort, le parcours pour aller en finale semblait « facile », puisque nous avons affronté un club de LNB (Ajoie), un qui aurait dû y rester (Lausanne), un qui y va tout droit (Rappi) ainsi qu’un qui a lutté pour ne pas y aller (Kloten). Ce dernier faisait néanmoins office de premier gros morceau de la compétition et nous a battus dans la seule compétition qui leur restait à jouer.

 

Malgré une place de ½ finaliste, nous ne pouvons tirer un bilan positif de cette compétition. Elle était un objectif, nous avions les moyens de la gagner (bien plus que le championnat) et nous n’y sommes pas parvenus. Ce n’est pas une catastrophe, loin s’en faut. Mais ce n’est pas une réussite non plus.

 

Coupe Spengler : le doublé

 

Le parcours : A peine digérée la dinde de Noël qu’il a fallu se farcir celle du 26 décembre, répondant au doux nom de Salavat Yulaev Ufa ». Histoire de faire taire tout de suite ceux qui prétendaient que notre victoire de la saison passée était usurpée, nos joueurs disputeront un premier tiers de rêve (3-0) et malgré quelques sueurs froides, parviendront à tenir jusqu’au bout (3-2), leur laissant ainsi un jour de repos avant d’affronter le Jokerit Helsinki. Autre équipe contre qui beaucoup ne nous donnaient pas la moindre chance.

 

Comme c’est dans les grands matchs que l’on voit les grands joueurs, c’est grâce à des buts de Vuko et Jacquemet que nous passerons l’épaule dans le dernier tiers et ainsi nous offrir une place en ½ finale contre le Team Canada pour un remake de l’édition 2014.

 

Le remake poussera le vice jusqu’à nous offrir le même score (6-5) que 12 mois auparavant. Avec les « exploits » de Guy Boucher en plus, qui a dû penser que le côté amical de la Spengler pouvait l’autoriser à jouer avec 8 joueurs. Mais même à 8 ça n’aurait pas suffi, et nous voici donc en finale pour un nouveau remake : celui du match d’ouverture.

 

Nos joueurs se montreront une nouvelle fois irrésistibles et réduiront les Russes au silence en gagnant presque facilement 3-0, empochant donc une 2ème Coupe Spengler consécutive. Aucune équipe n’était parvenue à conserver son titre depuis le Team Canada en 2002 et 2003, ce qui mesure un peu plus la taille de l’exploit. Même s’il ne s’agit au final « que » d’un tournoi amical, aussi prestigieux soit-il.

 

Le bilan : Pas besoin de vous faire un dessin. En plus de la victoire, l’équipe a démontré une solidité exemplaire. C’était un vrai régal de la voir jouer ainsi.

 

Champions Hockey League : les meilleurs souvenirs

 

Le parcours : Nous étions encore en shorts et tongs au moment de retrouver les Vernets pour la réception de Frölunda le 21.08 et Villach deux jours plus tard. Cette date prématurée est certainement une des raisons ayant fait que nous ayons pu battre une équipe qui nous était 10x supérieure comme l’était Frölunda, mais on ne va pas s’en plaindre. Le match contre Villach s’apparentera lui plus à une promenade de santé.

 

Vinrent ensuite les deux fameux déplacements dont on vous a tant parlé. Outre le fait qu’ils nous ont passablement plus, on a aussi cru entendre que les joueurs avaient apprécié de pouvoir se retrouver tous ensemble. Outre le dépaysement, rien de tel pour créer un esprit d’équipe si important à la réussite d’une saison. Malgré la claque reçue en Suède, la victoire à Briançon puis celle à Villach deux semaines plus tard nous ouvriront grand les portes des 1/8èmes de finale. La réception de Briançon en octobre nous confirma à l’époque que l’équipe ne tournait pas encore à plein régime, malgré la victoire.

 

Notre parcours prendra finalement fin à 20km de la Russie face au SaiPa Lappeenranta qui bien que battu 2-0 à l’aller parviendra à nous éliminer aux tirs au but au retour. Malgré la légitime frustration de ne pas avoir pu nous rendre à Oulu au tour d’après, le simple fait d’avoir pu vivre en direct l’égalisation de Noah Rod (qui nous aurait suffi si la règle des buts à l’extérieur qui existe au foot avait valu en CHL) au retour. Un des moments forts de cette campagne européenne.

 

Puisque cette compétition a un côté plus exceptionnel que les deux évoquées plus haut, on se permettra de se remémorer certains moments vécus à travers l’Europe. Ceux qui auront vécu le squattage de terrasses à Göteborg, la queue-leu-leu dans le Scandinavium, les supporters genevois qui se muent en serveurs à Briançon, l’ambiance mise à la patinoire Roger Froger ainsi que les très nombreuses heures de car en direction de l’Autriche se rappelleront longtemps de tous ces moments. Tout comme de l’expédition au fin fond de la Finlande et les mines incrédules de nos joueurs en découvrant une vingtaine de barjots sur place. Nul ne doute que les joueurs auront vécu de bons moments durant cette épopée ; c’est vrai pour nous aussi.

 

Le bilan : passer un tour était le « minimum requis » vu la composition du groupe, et la mission a été accomplie sans trop de problème. Sortir SaiPa s’apparentait à un exploit que nos joueurs n’ont pas été loin de réaliser. Alors si on est cohérents, on ne peut pas dire dans le même article qu’une élimination en ½ finale de coupe est décevante et qu’une en 1/8ème de CHL est magnifique. Mais si on savait que le GSHC n’était considéré comme ridicule par personne en Suisse, on sait maintenant que personne ne nous considère comme tel en Europe.